France

Flottille pour Gaza : 30 bateaux en route, Israël expulse passagers vers l’Europe

Jeudi, la Flottille pour Gaza a confirmé poursuivre sa route vers l’enclave palestinienne, malgré l’arraisonnement de plusieurs navires par l’armée israélienne la veille. Au total, treize navires transportant 200 personnes ont été stoppés.


Malgré les interceptions, le voyage se poursuit. Jeudi, la Flottille pour Gaza a confirmé sa progression vers l’enclave palestinienne, en dépit de l’arraisonnement de plusieurs navires par l’armée israélienne la veille. Au total, treize navires transportant 200 personnes, dont l’activiste suédoise Greta Thunberg, entourée par des hommes armés, ont été stoppés.

Selon la Flottille, « 30 bateaux continuent leur route vers Gaza et se trouvent à 46 milles nautiques (85 km), malgré les agressions incessantes » de la marine israélienne. Le porte-parole Saif Abukeshek a assuré de leur détermination. « Ils sont motivés et font tout ce qui est en leur pouvoir pour briser le blocus tôt ce matin », a-t-il souligné.

### Expulsions vers l’Europe

La flottille Global Sumud (« résilience » en arabe) a dénoncé « une attaque illégale contre des humanitaires non armés » et appelé « les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord ». De son côté, Israël a annoncé que les passagers des navires interceptés seraient expulsés vers l’Europe. « Les passagers du Hamas-Sumud à bord de leurs yachts se dirigent en toute sécurité et pacifiquement vers Israël, où les procédures d’expulsion vers l’Europe vont commencer. Les passagers sont sains et saufs et en bonne santé », a déclaré le ministère sur X.

L’Italie et l’Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des « attaques par drones » dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l’ONU et l’Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille lorsqu’elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.

Cependant, mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud « de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d’exclusion par Israël » et a souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite. La frégate italienne avait cessé son escorte à 150 milles nautiques (275 km) du territoire.

### « Acte de terrorisme »

L’interception par les forces israéliennes est un « crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils », a estimé mercredi soir l’organisation islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza et dont l’attaque contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché le conflit.

Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé Israël de commettre « un acte de terrorisme » et le président colombien Gustavo Petro a annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays en réponse. En France, le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot a appelé les autorités israéliennes « à assurer la sécurité des participants ».

L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, qui se trouvait à bord de la flottille, a de son côté accusé Israël d’avoir arrêté « illégalement » et « arbitrairement » des « centaines » de personnes. La députée européenne avait commencé à témoigner en direct sur Instagram après avoir assisté à l’arraisonnement d’une embarcation à proximité, avant de jeter son téléphone à l’eau au moment de l’abordage du navire où elle se trouvait.

### Aide humanitaire

Partie d’Espagne début septembre, la Flottille se présente comme une « mission pacifique et non violente d’aide humanitaire ». Elle rassemblait initialement environ 45 bateaux et des centaines de militants propalestiniens provenant de plus de 40 pays. La Flottille vise à « briser le blocus de Gaza » et fournir « une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide ».

Outre Greta Thunberg et Rima Hassan, elle comprend également le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela ainsi que l’ancienne maire de Barcelone, Ada Colau.