France

Finistère : Pourquoi la préfecture distribue-t-elle des comprimés d’iode aux habitants ?

La campagne de distribution vient de démarrer. Depuis lundi, certains habitants du Finistère sont invités à aller chercher en pharmacie des comprimés d’iode. Rien d’anormal en somme car depuis près de trente ans, l’État organise ces campagnes de distributions préventives et gratuites de pastilles pour les personnes habitant à proximité d’une installation nucléaire. Mais pourquoi au juste ?

En cas d’accident majeur, des éléments radioactifs peuvent être rejetés dans l’atmosphère, en particulier de l’iode radioactif qui accroît le risque de développer un cancer de la thyroïde. D’où la nécessité, si l’alerte est déclenchée, d’avaler ces comprimés d’iode stable qui « protègent votre glande thyroïde contre les effets de l’iode radioactif », assurent les autorités. « Ils ne protègent néanmoins pas contre les rejets d’autres éléments radioactifs pour lesquels la mise à l’abri ou l’évacuation sont la seule protection », poursuivent-elles.

Des comprimés à n’avaler qu’en cas d’alerte

A la pointe de la Bretagne, certains habitants étaient déjà concernés par cette distribution, résidant ou travaillant à moins de deux kilomètres de deux sites hautement sensibles : la base navale de Brest et celle ultrasecrète de l’Ile-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français. Mais depuis fin novembre, le périmètre a été élargi à un rayon de cinq kilomètres. Cette extension récente fait suite à un renforcement de la réglementation en matière de sécurité nucléaire mais n’est pas liée à une augmentation du niveau de danger », rassure la préfecture du Finistère.

Neuf communes sont donc désormais concernées avec dans l’ordre Brest, Plouzané, Guilers, Bohars et Roscanvel pour la base navale de Brest et celles de Crozon, Camaret-sur-Mer, Lanvéoc et Plougastel-Daoulas pour l’Ile-Longue. Les autorités précisent bien que la prise de ces comprimés d’iode doit se faire « uniquement » lorsque la consigne est donnée par le préfet. « Idéalement, l’iode stable doit être pris quelques heures avant le passage des particules et gaz radioactifs et au plus tard huit heures après », détaillent-elles.

Toutes les personnes sont bien sûr concernées par cette campagne de distribution, en particulier les nouveau-nés, les enfants, les moins de 18 ans et les femmes enceintes et allaitantes qui sont particulièrement concernés par le risque de cancer de la thyroïde.