France

Festival de Gérardmer : Grand vainqueur de cette 30e édition, « La Pietà » ouvre une nouvelle ère

Finis les vampires, goules, tueurs en série et autres créatures du panthéon horrifiques. C’est une maman autoritaire qui leur a damé le pion avec La Pietà d’Eduardo Casanova, grand vainqueur du Festival de Gérardmer. Ce conte entre poème à l’humour très noir et cinéma expérimental a reçu le Grand Prix du jury présidé par Michel Hazavanicius et Bérénice Bejo, mais aussi celui du Public et du jury jeune.

Cette fable originale et colorée brode autour de la relation toxique entre un jeune homme et sa maman trop possessive qu’il assimile à un dictateur nord-coréen. Avec son esthétique très colorée mêlant des influences qui font penser à un cocktail de telenovela et de propagande communiste, cette coproduction entre l’Argentine et l’Espagne parrainée par Alex de la Iglesia a séduit les jurés par son originalité. Si sa date de sortie n’est pas encore prévue pour la France, cela ne saurait tarder grâce à ces distinctions.

Des films radicaux au menu

Différemment radical, La Montagne de Thomas Salvador a remporté le prix de la Critique et partagé celui du jury avec Piaffe d’Ann Oren. Dans ce premier film, en salles ce mercredi, un homme se livre à une fascinante introspection sur sa vie dans un paysage sauvage avant de se laisser emporter par la magie. Dans le second, une ingénieure du son voit une queue-de-cheval pousser sur son corps alors qu’elle entame une relation sensuelle avec un botaniste. Là encore, on évolue du côté du cinéma expérimental et de l’art contemporain qui a eu le vent en poupe cette année dans les Vosges.

Seul The Watcher de Chloé Okuno, prix du 30e Festival se rapprochait davantage d’une narration classique en confrontant son héroïne à un inquiétant voisin. Parmi nos autres coups de cœur, on peut aussi citer The Elderly de Raúl Cerezo et Fernando González Gómez, hélas présenté hors compétition, sur des personnes âgées rendues folles par une canicule. Et aussi, un livre Le Slasher dont vous êtes le héros d’Alexandre Sanchez illustré par Xavier Desbarats, paru chez Omaké Books, qui permet d’échapper à un tueur voire de l’incarner dans une aventure immersive. Un bon moyen de renouer avec un cinéma plus classique, qu’on espère retrouver davantage représenté l’année prochaine.