Féminicide de Mérignac : L’accusé qui a brûlée vive Chahinez condamné à la perpétuité

Mounir B, 48 ans a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Une peine conforme aux réquisitions de l’avocate générale, ce vendredi à Bordeaux pour « l’assassinat » de Chahinez, 31 ans et mère de trois enfants.
Le 4 mai 2021, il l’avait brûlée vive devant chez elle à Mérignac près de Bordeaux, après lui avoir tiré au fusil de chasse dans les cuisses. La personnalité paranoïaque de cet individu maladivement jaloux d’un amant dont l’enquête ne trouve aucune trace, a été décortiquée, jeudi, par les experts.
« Un acharnement meurtrier »
Sur les faits en eux-même, l’avocate générale Cécile Kauffman a évoqué un « acharnement meurtrier destiné à exterminer » qui a marqué « profondément toute notre société ». Tous les matins de cette semaine de procès, des militantes féministes ont manifesté devant la grille du tribunal. Si l’altération de son discernement a été retenue par les experts, la représentante du ministère public a demandé à ce que « la diminution de peine » prévue dans ce cas là soit écartée en raison de sa « dangerosité ».
« Tuer parce qu’on aime à la folie est une aberration », a-t-elle lancé, dépeignant un homme « jaloux pathologique, manipulateur, dépourvu d’empathie ». Pendant l’audience, il n’a eu de cesse de clamer qu’il était victime d’une injustice. Il reconnaît avoir tué Chahinez mais sans l’avoir préméditer et à l’écouter c’était une « nécessité » au regard de tout le mal qu’elle lui a fait. Elle ne l’aurait jamais aimé et l’aurait utilisé pour venir en France et que ses enfants l’y rejoignent.
« En souffrance permanente »
« Il ne vit pas comme vous et moi, il est en souffrance permanente », celle-ci résultant « de qui il est : une personne paranoïaque, altérée », a plaidé l’avocate de l’accusé Me Anaïs Divot. Elle a exhorté les jurés à ne pas juger « une affaire symbole » mais à « comprendre » Mounir Boutaa, qui « n’est pas le monstre décrit dans la presse » mais un homme qui a « tenté de se suicider » et « lancé des appels à l’aide » dans le passé.
« Je suis vraiment désolé des trucs mais je ne suis pas tout seul. Vous êtes en train de mettre tout sur mon dos mais pour moi, je n’ai pas fait tout le nécessaire mais au moins j’ai essayé », a-t-il déclaré avant que la Cour ne se retire pour délibérer, avant de « demander pardon au monde entier ». Au cours de l’audience, il n’a pas eu de mots spécifiques pour la victime, sa famille ou ses enfants.
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L’accusé dispose de dix jours pour faire appel de la décision.