Euthanasie et confinement imposés face à cette maladie des vaches : « On n’a pas d’autre solution »
Dans les départements français touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), des abattages de troupeaux entiers ont dû être prononcés à chaque fois que la maladie a été détectée. Depuis quelques jours, des contrôles routiers sont menés pour s’assurer que les animaux provenant des zones contaminées restent confinés et ne sont pas transportés dans des zones non concernées par la DNC.
C’est une situation difficile pour les éleveurs. Dans les départements français affectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), des abattages de troupeaux entiers ont été ordonnés chaque fois que la maladie a été détectée. Cette décision drastique de l’État ne laisse aucune possibilité aux éleveurs de sauver leur cheptel. Cependant, les autorités françaises soulignent qu’il s’agit d’un choix inévitable pour limiter la propagation de cette maladie transmise par les insectes piqueurs, sans remède connu.
Depuis plusieurs mois, des agriculteurs s’organisent pour demander la cessation de ces euthanasies massives. « On exige l’arrêt de l’abattage des cheptels en lien avec la dermatose nodulaire car cette maladie tue moins de 5 % des animaux infectés. Pour nous, cela n’a pas de sens », a déclaré il y a quelques jours Pierre-Guillaume Mercadal, porte-parole de la Coordination rurale du Tarn-et-Garonne, lors d’une action syndicale.
Cette mobilisation n’a pas suffi à convaincre le ministère de l’Agriculture, qui maintient l’obligation d’euthanasie. « Ça permet de faire un vide sanitaire. Je sais que c’est terrible pour les éleveurs concernés, mais c’est la mesure qui nous est prescrite par les autorités sanitaires », a déclaré la préfète de Savoie, où la maladie est apparue pour la première fois en juin.
Depuis, 90 foyers ont été identifiés en France dans cinq zones désormais réglementées, allant du Jura au Rhône, en passant par les Vosges, l’Isère et l’Ain. Les Pyrénées-Orientales sont également concernées. Chaque détection d’un nouveau cas entraîne l’élimination de tout le troupeau. « On n’a pas d’autre solution que l’euthanasie. Si on ne le fait pas, la maladie peut devenir hors de contrôle. C’est la seule solution efficace », a affirmé Virshna Heng, directeur adjoint de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) d’Ille-et-Vilaine.
Particulièrement surveillé, le département d’Ille-et-Vilaine, porte d’entrée de la Bretagne, subit des contrôles routiers fréquents, y compris la nuit. L’objectif est de s’assurer que les animaux provenant des zones contaminées restent confinés et ne soient pas transportés vers des zones non touchées par la DNC. « Les enquêtes menées autour des premiers foyers de Savoie ont montré que la maladie s’était transportée jusqu’au Rhône. Les insectes piqueurs comme la mouche ou le taon n’ont pas pu parcourir une telle distance, c’est impossible. La seule explication, c’est qu’il y a eu des mouvements d’animaux non déclarés », ajoute Virshna Heng.
Si la dermatose nodulaire contagieuse n’est pas transmissible à l’homme et ne touche que les bovins, elle est préoccupante en raison de sa transmission entre les troupeaux. Bien qu’elle soit visible par les nodules imposants sur la peau des animaux, son incubation peut prendre entre quatre et vingt-huit jours, risquant ainsi de se propager lors des déplacements des animaux infectés.
Pour limiter sa transmission, l’État finance d’importantes campagnes de vaccination dans les zones touchées. « Dans la première zone (la Savoie), nous avons effectué 420.000 injections. C’est efficace, car une seule dose suffit. Cependant, il faut attendre vingt et un jours pour obtenir une protection complète », précise Virshna Heng. En attendant cette immunité, les contrôles sur les axes routiers du pays vont se renforcer.

