Eurovision 2025 : Des manifestants pro-Palestine mobilisés pour la cérémonie d’ouverture

De notre envoyé spécial à Bâle (Suisse)
L’édition 2025 de l’Eurovision s’est ouverte officiellement ce dimanche à Bâle, avec le traditionnel « tapis turquoise », qui a vu les artistes en lice défiler sous le soleil et… en tram.
Les organisateurs suisses ont eu l’idée d’innover en faisant partir les délégations de la mairie et en les faisant parader sur un parcours de 1,3 kilomètre jusqu’à l’Euro Village, situé dans le quartier de Messe, plus au Nord, où les médias les attendaient pour de courtes interviews. Un trajet effectué en bus ou dans l’un des trams emblématiques de la cité rhénane.
Plusieurs artistes ont limité les rencontres avec la presse voire, les ont carrément évitées. C’est le cas de l’Israélienne Yuval Rafael que 20 Minutes n’a pas vu passer dans la zone réservée aux médias accrédités. La raison est sans doute à trouver dans l’accueil qui lui a été réservé un peu plus tôt.
« Israël : ouvrez les frontières de Gaza. Laissez entrer l’aide »
A la sortie de l’Hôtel de Ville, si elle a salué les fans d’Eurovision et les curieux qui avaient fait le déplacement, elle a aussi pu constater que des manifestants pro-Palestiniens s’étaient mobilisés, alors que la guerre à Gaza s’intensifie. Des bannières « Welcome to the genocide contest » ( « Bienvenue au concours du génocide ») parodiant le logo de l’Eurovision, « Basel Unite for Palestine » (« Bâle s’unit pour la Palestine ») ou « On chante pendant que Gaza brûle » ont été aperçues dans la foule. « Israël : ouvrez les frontières de Gaza. Laissez entrer l’aide », enjoignait un autre étendard. Plusieurs drapeaux de la Palestine flottaient sur le parcours emprunté par les artistes. Selon l’AFP, la police a maîtrisé un manifestant qui avait pénétré sur le parcours en brandissant un drapeau.
L’an passé, plusieurs artistes en lice à l’Eurovision avaient pris position en demandant un cessez-le-feu à Gaza. Des tensions entre délégations, au sujet de la présence d’Israël, s’étaient multipliées en coulisses. Des manifestations avaient eu lieu à Malmö (Suède), la ville hôte de l’édition 2024, pour dénoncer la participation de l’Etat hébreu au concours.
Cette année, aucun candidat ne s’est officiellement exprimé en faveur de l’exclusion de ce pays. Un nouveau règlement suggère aux artistes de ne pas exprimer d’opinion politique dans le cadre de leur participation à l’événement. Et, pour l’heure, la grande majorité l’applique à la lettre.
Mardi, dans une lettre ouverte, plus de 70 anciens participants à l’événement ont demandé l’exclusion de la chaîne israélienne KAN – et, par conséquent, d’Israël – du concours. Les signataires accusent le diffuseur d’être « complice du génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens de Gaza et du régime d’apartheid et d’occupation militaire qui dure depuis des décennies contre l’ensemble du peuple palestinien ».
Un nouveau règlement pour les drapeaux
Ces dernières semaines, plusieurs chaînes membres de l’UER (Union européenne de radiodiffusion, l’organisme qui chapeaute le concours) ont quant à elles exprimé leur souhait que la participation d’Israël à l’Eurovision soit débattue dans les mois à venir.
Yuval Raphael, qui représente Israël a l’Eurovision cette année, est une survivante du 7 octobre 2023. Elle se trouvait au Festival Nova et s’est cachée sous des corps pour se protéger de l’attaque du Hamas. Elle participera à la deuxième demi-finale jeudi avec la chanson New Day Will Rise ( « Un nouveau jour se lèvera »).
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Si, l’an passé, seuls les drapeaux des pays participants étaient autorisés au public, cette année, le règlement a été assoupli. Les spectateurs et spectatrices pourront venir avec les bannières de leur choix à partir du moment où elles n’enfreignent pas la loi suisse. Les drapeaux palestiniens sont donc permis et il ne serait pas étonnant d’en voir à la Halle Saint-Jacques où se déroulera l’Eurovision.