Etats-Unis : Weight Watchers se place en faillite, son titre chute de plus de 40 % à la Bourse de New York
Weight Watchers ne va pas bien. Fondé en 1963, le groupe américain se voit donc contraint d’alléger sa très lourde dette par une procédure de faillite qui ne devrait cependant pas affecter ses clients.
« Weight Watchers prend des mesures stratégiques pour éliminer 1,15 milliard de dollars de dette et renforcer sa position financière pour une croissance et une rentabilité de long terme », a expliqué la société. Les dirigeants anticipent que WW International reste coté à la Bourse de New York, où le titre s’est effondré mercredi de plus de 40 %.
Un « premier pas crucial »
Aux Etats-Unis, l’entreprise s’est placée volontairement sous la protection de la loi sur les faillites auprès d’un tribunal du Delaware, après avoir trouvé un accord avec la supermajorité requise de ses créanciers pour cette « réorganisation financière ». Ces derniers représentent notamment plus de 72 % du volume d’endettement.
En vertu de cet accord, qui devrait être validé par la justice dans les quarante jours, sa dette va fondre à 465 millions. Les intérêts annuels vont chuter de moitié, à environ cinquante millions de dollars. Selon Tara Comonte, PDG de WW International, il s’agit d’un « premier pas crucial pour réinitialiser la structure du capital ».
Weight Watchers, rebaptisé WW International en 2018 pour marquer un tournant stratégique vers la promotion du bien-être au-delà des programmes de perte de poids, comptait 3,4 millions de membres dans le monde à fin mars. Selon ses résultats du premier trimestre, annoncés mardi soir, son chiffre d’affaires a cédé du terrain (-9,7 % sur un an), à 186,6 millions de dollars, mais sa perte nette s’est fortement réduite, à 72,6 millions contre 347,9 millions un an plus tôt.
Les déboires du groupe interviennent sur fond du succès foudroyant de nouveaux médicaments GLP-1 pour lutter contre l’obésité, notamment l’Ozempic et le Wegovy du Danois Novo Nordisk, et le Zepbound de l’Américain Eli Lilly. Fin avril, WW a annoncé un partenariat avec le fournisseur de médicaments Gifthealth pour faciliter l’accès de ses membres au Zepbound.
Le coup rude du départ d’Oprah Winfrey
Outre cette concurrence médicamenteuse, le groupe pâtit également de la multiplication, en particulier sur Internet, des méthodes de perte de poids. « Weight Watchers était autrefois la principale destination pour ceux voulant perdre du poids mais le monde a changé », commente Neil Saunders, directeur chez GlobalData.
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Weight Watchers a également subi un coup rude lorsque sa plus célèbre actionnaire, l’ex-star de la télévision américaine Oprah Winfrey, a annoncé en février 2024 qu’elle quittait le conseil d’administration après presque dix ans de présence.
