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Etats-Unis : Un grand projet pétrolier controversé approuvé dans l’Alaska

Joe Biden avait pourtant promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales américaines. Le président américain est finalement revenu sur sa parole puisque son administration a approuvé lundi un grand projet pétrolier dans le nord de l’Alaska, le projet Willow du géant américain ConocoPhillips, a annoncé le ministère de l’Intérieur, en charge des terres fédérales aux Etats-Unis.

Le projet, réduit à trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l’entreprise, est situé dans une zone appelée la réserve nationale de pétrole, dans le nord-ouest de l’Alaska. Soucieux dans le même temps de donner des gages aux défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l’Océan arctique, bordant cette réserve.

Vaste opposition

Les défenseurs du projet Willow y voient une source d’emplois, et une contribution à l’indépendance énergétique des Etats-Unis. Mais les associations environnementales, qui avaient lancé une vaste campagne pour lutter contre le projet, dénoncent, elles, une catastrophe pour le climat.

« Willow va être l’une des exploitations de pétrole et de gaz les plus grandes sur des terres fédérales publiques dans le pays », a déclaré lundi l’organisation environnementale Sierra Club. « La pollution carbone qu’il va relâcher dans l’air aura des effets dévastateurs pour nos populations, la vie sauvage, et le climat. Nous allons en subir les conséquences pour les décennies à venir. » Depuis des jours, une vague de vidéos d’opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, et une pétition en ligne avait recueilli plus de 3,2 millions de signatures.

Un projet revu à la baisse

La bataille autour du projet Willow dure depuis des années. Il avait initialement été approuvé par l’administration Trump, avant d’être temporairement stoppé en 2021 par un juge, qui l’avait renvoyé à un nouvel examen du gouvernement.

Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié son analyse environnementale du projet, dans laquelle il avait détaillé une « alternative privilégiée ». Cette dernière réduisait le projet à trois sites de forages au lieu de cinq, avec environ 219 puits. Résultat de cette solution : la production de 576 millions de barils de pétrole sur environ 30 ans, selon les estimations du Bureau. Et l’émission de 9,2 millions de tonnes de CO2 par an, soit 0,1 % des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis en 2019.