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Etats-Unis : Trump souhaite qualifier les Frères musulmans de « organisation terroriste »

Donald Trump a signé un décret qui pourrait aboutir à la désignation de plusieurs branches des Frères musulmans comme « organisations terroristes étrangères » dans les 45 jours suivant sa publication. En Egypte, la confrérie est considérée comme « organisation terroriste » depuis 2013 et a été évincée de la scène politique après la chute du président Mohamed Morsi.


Donald Trump a commencé, lundi, une nouvelle phase de confrontation avec les Frères musulmans en signant un décret qui pourrait conduire à la désignation de plusieurs de leurs branches – notamment en Égypte, au Liban et en Jordanie – comme « organisations terroristes étrangères ». D’après un document de la Maison-Blanche, le président américain a chargé le secrétaire d’État Marco Rubio et le secrétaire au Trésor Scott Bessent de rédiger un rapport, puis de déclencher les procédures de désignation dans les 45 jours suivant la publication de ce document.

L’administration Trump accuse certaines factions du mouvement de promouvoir ou de soutenir des actes de violence contre Israël, leurs alliés et les intérêts américains au Moyen-Orient. « Le président Trump confronte le réseau transnational des Frères musulmans, qui alimente le terrorisme et les campagnes de déstabilisation », peut-on lire dans un mémo de la Maison-Blanche cité par Reuters. Ce renforcement des mesures survient alors que plusieurs responsables républicains plaident depuis longtemps pour une telle action. Le Texas a d’ailleurs appliqué une désignation similaire au niveau local.

### Une organisation interdite en Égypte et en Jordanie

Fondée en Égypte dans les années 1920, la confrérie est devenue l’un des mouvements islamistes les plus influents dans le monde arabe. Cependant, elle est désormais marginalisée dans plusieurs pays où elle est soupçonnée de menacer la stabilité. En Égypte, elle est considérée comme une « organisation terroriste » depuis 2013 et a été évincée de la scène politique après la chute du président Mohamed Morsi. En Jordanie, les autorités justifient son interdiction récente par des « activités de nature à déstabiliser le pays », incluant la fabrication et le stockage d’explosifs.

Au-delà de ses partenaires régionaux, Washington évolue dans un contexte mondial de méfiance accrue envers le mouvement. En France, Emmanuel Macron a consacré plusieurs conseils de défense cette année à l’« entrisme » des Frères musulmans. Si la décision américaine se concrétise, elle pourrait entraîner des mesures financières et administratives, telles que le gel d’avoirs, l’interdiction de transactions économiques et l’interdiction d’entrée sur le territoire américain.