Etats-Unis : Trump approuve les actions de la CIA au Venezuela en crise
Le président américain Donald Trump a indiqué mercredi avoir autorisé des actions clandestines de la CIA contre le Venezuela. Le ministère des Affaires étrangères du Venezuela a déclaré que l’affirmation des Etats-Unis concernant des opérations visant à agir contre la paix et la stabilité du pays constituait une violation grave du droit international.
Les États-Unis envisagent de reprendre le contrôle au Venezuela. Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi avoir autorisé des actions secrètes de la CIA contre le pays sud-américain et envisage même des frappes. Cette annonce a suscité la colère de Caracas, qui s’est insurgé contre « les coups d’États fomentés » par l’agence américaine de renseignement.
Donald Trump a refusé de commenter les informations du *New York Times* selon lesquelles il aurait secrètement autorisé la CIA à mener des actions au Venezuela contre le président Nicolas Maduro. « Mais j’ai donné une autorisation pour deux raisons vraiment », a-t-il précisé avant d’énumérer des arguments contre M. Maduro, l’accusant de diriger un régime « narco-terroriste » et de libérer des prisonniers pour les envoyer aux États-Unis.
Interrogé sur une éventuelle autorisation donnée à la CIA pour « neutraliser » le dirigeant vénézuélien, Donald Trump a semblé s’offusquer. « C’est une question ridicule qu’on me pose là. Enfin, ce n’est pas vraiment une question ridicule, mais ne serait-ce pas ridicule de ma part d’y répondre ? », a-t-il observé.
L’administration Trump a récemment ciblé en mer au moins cinq embarcations présumées de narcotrafiquants dans les eaux internationales, entraînant la mort d’au moins 27 personnes, après avoir déployé en août huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, dans le cadre d’une opération annoncée comme visant le trafic de drogue.
Mercredi, la police de Trinité-et-Tobago a déclaré enquêter sur la possibilité que deux ressortissants trinidadiens figurent parmi les six personnes tuées lors de la dernière frappe américaine annoncée mardi par Donald Trump. Des habitants du village de pêcheurs de Las Cuevas (nord de l’île de Trinité) ont alerté les autorités sur la présence présumée de deux Trinidadiens sur l’embarcation.
De son côté, le président Trump, répondant à une question d’un journaliste sur la possibilité de frappes terrestres contre le Venezuela, a déclaré : « Je ne veux pas vous en dire plus, mais nous regardons du côté du sol à présent, car nous contrôlons très bien la mer ».
Washington accuse le président vénézuélien et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les États-Unis, ce que Caracas dément avec force. Le Venezuela a récemment lancé des exercices militaires et mobilisé des réservistes en réponse au déploiement américain.
« Non à la guerre dans les Caraïbes », a déclaré Nicolas Maduro lors d’un discours mercredi. « Non au changement de régime qui nous rappelle tant les guerres éternelles ratées d’Afghanistan, d’Iran, d’Irak […]. Non aux coups d’État fomentés par la CIA », a-t-il ajouté.
Il a évoqué des coups « qui nous rappellent les 30.000 disparus causés par la CIA lors des coups d’État en Argentine. Le coup d’État de Pinochet et les 5.000 jeunes assassinés et disparus. Jusqu’à quand les coups d’État de la CIA ? L’Amérique latine ne les veut pas, n’en a pas besoin et les rejette », a-t-il encore accusé lors d’une allocution devant le Conseil national pour la souveraineté et la paix, créé en septembre pour faire face à cette crise.
Les États-Unis « admettent publiquement avoir autorisé des opérations visant à agir contre la paix et la stabilité du Venezuela. Cette affirmation sans précédent constitue une violation grave du droit international », a réagi en soirée le ministère des Affaires étrangères vénézuélien dans un communiqué. « Nous observons avec une extrême inquiétude l’utilisation de la CIA, ainsi que les déploiements militaires annoncés dans les Caraïbes, qui configurent une politique d’agression, de menace et de harcèlement contre le Venezuela », précise le texte.
Plus tôt dans la journée, le président Maduro avait poursuivi un programme de manœuvres militaires à travers le pays, ordonnant un déploiement à la frontière avec la Colombie, dans les États de Tachira, Apure et Amazonas.
Pour Nicolas Maduro, Washington utilise le trafic de drogue comme prétexte « pour imposer un changement de régime » et s’emparer des importantes réserves de pétrole du pays.

