Etats-Unis : « Tout le monde veut être mon ami »… Donald Trump jubile
Depuis son élection en novembre, Donald Trump a transformé sa résidence de Mar-a-Lago en Floride en un centre névralgique du pouvoir. A la fois résidence privée et club très select avec un droit d’entrée annuel atteignant un million de dollars, ce lieu est devenu le théâtre de rencontres influentes entre grandes figures économiques, politiques et médiatiques.
Lors d’une conférence de presse lundi, le président élu des Etats-Unis a exprimé avec satisfaction ce qu’il considère comme un tournant majeur dans son rapport aux élites. « Pendant mon premier mandat, tout le monde se battait contre moi. Pour ce mandat, tout le monde veut être mon ami », a-t-il déclaré, soulignant le contraste avec son premier passage à la Maison-Blanche, marqué par des critiques incessantes et une relative isolation.
Les grands noms de la tech et de la finance défilent
En effet, depuis sa victoire, Donald Trump a accueilli des figures majeures de l’économie et de la tech. Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a partagé un dîner avec lui. Sundar Pichai (Google) et Tim Cook (Apple) figurent également parmi ses visiteurs récents, et Jeff Bezos (Amazon) est attendu dans les jours à venir. « Nous avons beaucoup de grands patrons, les plus grands banquiers, tout le monde appelle », s’est réjoui Donald Trump, qui voit en cette affluence une reconnaissance tardive mais significative.
Albert Bourla, le PDG de Pfizer, s’est également déplacé à Mar-a-Lago, et Donald Trump a été invité à sonner la cloche marquant l’ouverture des échanges à Wall Street. Cette mobilisation des élites économiques traduit leur volonté de se positionner face à une présidence qui s’annonce plus structurée et déterminée qu’en 2016.
Un président élu plus méthodique et offensif
Les experts, comme Wendy Schiller, professeure de sciences politiques à l’université Brown, estiment que Donald Trump est désormais mieux préparé à exercer le pouvoir. « Il a fait savoir qu’il utiliserait tous les pouvoirs attachés à la présidence pour s’en prendre à qui le défierait », analyse-t-elle, ajoutant que la Cour suprême lui confère une immunité renforcée tant qu’il occupe la Maison-Blanche. Contrairement à son premier mandat, cette présidence pourrait s’inscrire sous le signe d’une stratégie offensive, notamment envers ses adversaires économiques, politiques et médiatiques.
Mar-a-Lago est aussi devenu une plaque tournante diplomatique. Des figures alliées, comme Viktor Orban, Premier ministre hongrois, ou Javier Milei, président argentin, y ont été reçues. Mais des dirigeants plus réservés, tels que Justin Trudeau, Premier ministre canadien, ou Mark Rutte, nouveau secrétaire général de l’Otan, s’y sont également rendus. Ces visites traduisent l’appréhension et l’anticipation des futures décisions du président élu, dont les positions internationales restent imprévisibles. Des échanges téléphoniques ont également eu lieu, notamment avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Relations tendues mais stratégiques avec les médias
Malgré ses critiques répétées envers la presse, qu’il qualifie régulièrement « d’ennemis du peuple », Donald Trump continue de jouer un jeu complexe avec les médias. Deux figures de MSNBC, chaîne pourtant critique à son égard, se sont récemment rendues à Mar-a-Lago, soulignant la tension et l’appréhension du secteur face à un président élu qui n’hésite pas à utiliser son influence contre eux.
Retrouvez notre dossier sur l’élection présidentielle américaine
Donald Trump poursuit aussi ses batailles judiciaires avec vigueur. Il a récemment déposé plainte contre un journal de l’Iowa pour avoir publié un sondage défavorable avant l’élection, et a obtenu un règlement à l’amiable de 15 millions de dollars de la part de la chaîne ABC pour une plainte en diffamation. Maintenant, la célèbre émission 60 Minutes de CBS est également dans son collimateur.