Etats-Unis : Au ministère de la Justice, Trump cible les grands médias et ses opposants

Dans un discours au ton vindicatif depuis le ministère de la Justice, Donald Trump a dénoncé ce qu’il considère comme une persécution orchestrée par ses adversaires et les médias. Le président américain, récemment revenu à la Maison-Blanche, a accusé l’administration de Joe Biden d’avoir mené une véritable cabale contre lui.
« Ils ont espionné ma campagne, lancé des canulars et des opérations de désinformation », a-t-il martelé, évoquant les accusations qui l’ont visé dès 2016. Il a également dénoncé la perquisition de sa résidence de Mar-a-Lago et les poursuites pour rétention de documents classifiés, finalement annulées par la juge Aileen Cannon, à qui il a rendu un hommage appuyé pour sa résistance aux critiques médiatiques.
Une pression « illégale » sur les juges
S’attaquant frontalement aux médias, Donald Trump les a accusés d’exercer une pression « illégale » sur les juges. « C’est une véritable ingérence et ça devrait être illégal », a-t-il insisté.
Depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, de nombreux cadres du ministère de la Justice et du FBI ont été évincés. Vendredi, il a promis de purger l’administration des « agents véreux et forces corrompues », affirmant vouloir exposer leurs agissements sans en préciser davantage. Fin janvier, plusieurs responsables liés aux enquêtes du procureur spécial Jack Smith ont déjà été démis de leurs fonctions.
Une mise en scène dénoncée par des élus
L’une des décisions les plus controversées de son mandat a été la grâce présidentielle accordée à l’ensemble des assaillants du Capitole du 6 janvier 2021, annulant d’un trait la plus vaste enquête judiciaire de l’histoire américaine. Il a également placé trois de ses avocats personnels à des postes stratégiques et confié la direction du ministère à Pam Bondi, qui l’avait défendu lors de son procès en destitution en 2020.
Tous nos articles sur Donald Trump
Ce discours, un événement rare au ministère de la Justice, a rassemblé plusieurs invités symboliques, dont une mère ayant perdu son fils à cause du fentanyl et une autre dont la fille a été tuée par un immigré en situation irrégulière. Une mise en scène dénoncée par des sénateurs démocrates, qui ont jugé « irresponsable et dangereux » de détourner les ressources du ministère pour soutenir les projets d’expulsions massives de l’administration Trump.