Etats-Unis : A quoi faut-il désormais faire attention lorsqu’on souhaite entrer dans le pays ?

Donald Trump met un frein aux entrées sur le territoire des Etats-Unis. Y compris pour certains touristes ? Depuis le début de son second mandat, quelques faits divers, comme l’histoire de touristes allemands détenus plusieurs semaines, inquiètent. Et comme dans tous les pays où l’entrée est soumise à des contrôles de douane, les voyageurs doivent rester vigilants sur plusieurs points avant de profiter de leur séjour américain.

Le processus commence dès le formulaire Esta, la voie pour obtenir une autorisation de voyage aux Etats-Unis. Une procédure qui ne présente, normalement, aucune difficulté. « Il suffit de répondre « non » aux questions tordues du genre « êtes-vous un terroriste ? » ou « apportez-vous des germes sur le territoire des Etats-Unis ? » », glisse Rémi Vénitien, responsable de production chez TUI France et président de l’office du tourisme des USA en France, dont le site recense les formalités d’entrée dans le pays. Il recommande aussi l’appli officielle Mobile Passport Control, qui permet de préremplir certains documents et passer dans une file rapide.

Pas « d’intensification des contrôles aux frontières » pour l’instant

Malgré l’actualité, Rémi Vénitien « n’a pas entendu parler d’intensification de contrôle aux frontières ». Il conseille simplement de faire attention et ne pas tester la patience des officiers de douanes : « Pas de photos dans la file d’attente, pas de blagues, pas de mots interdits comme « bombe » même pour en rire. Ça peut justifier des mesures de vérification un peu extrêmes. » Vigilance aussi sur les durées de séjour. L’Esta limite les voyageurs à 90 jours aux Etats-Unis. Au-delà, ils sont techniquement considérés comme hors-la-loi. Peu de chances de rester coincés sur place, mais, quand même, mieux vaut se mettre en règle. Sinon, il faudra aussi remplir des formulaires pour prouver qu’on est rentrés, notamment si on compte retourner aux Etats-Unis.

Petite subtilité : les touristes s’étant rendus à Cuba n’ont pas le droit à l’Esta. Mais, en France, ils bénéficient d’une procédure accélérée grâce à l’ambassade. Même pour ceux qui ont été dans les autres pays considérés comme « sponsors du terrorisme » (Iran, Corée du Nord, Syrie), une demande de visa est possible depuis 2011, et ils sont généralement délivrés.

Vigilance pour les personnes trans

Ces consignes vont-elles évoluer ? Mardi, le ministère français des Affaires étrangères a mis à jour ses recommandations. Les nouveaux conseils concernent notamment les personnes trans, puisque le gouvernement américain demande maintenant d’indiquer le « sexe à la naissance » dans certains formulaires d’entrée. « En remplissant le champ « sexe » du formulaire DS-160 ou DS-260, merci de remplir votre sexe à la naissance : homme ou femme, explique la FAQ du département d’Etat américain. En général, il s’agit du sexe indiqué sur votre passeport. Cependant, si votre passeport indique votre identité de genre, n’indique pas de sexe, ou indique « X »/ « non précisé », vous devez choisir votre sexe à la naissance ». « Nous n’avons pas encore reçu de notice officielle des douanes à ce jour, explique Rémi Vénitien. Il est vraisemblable qu’il y ait des contrôles, mais pas sûr que ce soit un motif d’expulsion. »

L’Office du tourisme des Etats-Unis n’a pas reçu beaucoup de messages de colère ou d’inquiétude depuis la réélection de Donald Trump. En revanche, elle constate une légère baisse des réservations depuis quelques semaines parmi les agences de voyages membres et les compagnies aériennes. Un phénomène que Rémi Vénitien nuance, l’expliquant par la situation politique mais aussi « d’autres facteurs comme le cours du dollar, l’inflation en France et la comparaison avec une très bonne année 2024 pour le tourisme aux Etats-Unis ».

Selon un sondage Ifop pour le site d’information touristique NYC. fr, l’image dégradée des Etats-Unis auprès des Français a tout de même quelques effets : 51 % des Français souhaitent visiter les Etats-Unis au cours de leur vie, une baisse de 4 points depuis 2022. Mais qui laisse envisager encore de nombreux avions remplis de touristes chez l’oncle Sam.