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« Erica » : TF1 embarque le polar suédois sur les plages de Hossegor

Le pari était ambitieux mais il est réussi. Erica, tirée du cycle mettant en scène la romancière Erika Falck et le détective Patrik Hedström de Camilla Läckberg, débarque ce lundi à 21h10 sur TF1. Publiés dans plus de 60 pays, les livres la reine du polar suédois se sont vendus à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde, dont 5 millions d’exemplaires des enquêtes d’Erika Falck rien qu’en France, le deuxième marché le plus important pour ses romans policiers. Les lecteurs assidus des enquêtes de l’autrice scandinave seront-ils séduits par la version de TF1 ?

« Il est impossible de mettre la somme de détails d’une histoire romanesque dans son adaptation en série, avertit Camilla Läckberg dans les colonnes de Ouest France. Il y a des choix à faire et à assumer. Ils ont été bien faits. Et l’important, c’est que l’essence des livres demeure ».

Une héroïne autrice de polars en panne d’inspiration

Dans cette minisérie, Julie de Bona endosse le costume d’Erica Faure, autrice de polars à succès en panne d’inspiration, qui revient dans sa ville natale afin de régler la succession de ses parents avec sa sœur Anna (Maud Baecker de Demain nous appartient). « Elle est solaire, mais elle est aussi pleine de blessures, de névrose, de choses qu’elle n’a pas réglées. C’est un petit bonbon acidulé avec des failles et un besoin d’amour immense », résume Julie de Bona interrogée par TF1. À peine arrivée, la romancière découvre le cadavre de son amie d’enfance, Alexandra, les veines entaillées dans sa baignoire. Suicide ou meurtre ? Voilà de quoi réveiller son inspiration !

Un crime résolu par soirée

La minisérie de TF1 est fidèle à la structure archiclassique des whodunits des livres publiés dans l’Hexagone chez Actes Sud. Les six épisodes de 52 minutes mettent en scène les intrigues développées dans La Princesse des glaces, Le Prédicateur et Le Tailleur de pierre. « Chaque soirée, composée de deux épisodes, suit un crime », résume Julie de Bona interrogée par TF1.

Une série tournée dans les Landes

Alors que les romans entremêlent secrets de famille et meurtres glaçants dans les eaux troubles du petit port de pêche suédois de Fjällbacka, c’est sous le soleil de la côte atlantique que l’univers sombre de Camilla Läckberg prend vie à l’écran. La minisérie se déroule dans la commune fictive de Port-Clément, qui n’est autre que Hossegor dans les Landes où a été tournée la fiction de TF1.

Persuadée que sa meilleure amie ne s’est pas suicidée, Erica Faure va se la jouer enquêtrice au foyer en mode Desperate Housewives, au grand dam du capitaine de police Patrick Saab, campé par Grégory Fitoussi, chargé de l’enquête avec son collègue Martin (Théo Fernandez, vu dans Stalk).

Une comédie romantique à vitesse grand V

Ensemble, ils vont plonger dans les secrets de la famille d’Alexandra et découvrir la vérité sur sa mort. S’entendant au début comme chien et chat, le duo d’enquêteur ne va pas tarder à jouer au chat et à la souris… « Les scénaristes ont beaucoup travaillé sur les relations familiales qui sont très présentes dans le livre et il y a aussi de l’humour, des aspects plus légers. J’ai vu les deux premiers épisodes et j’ai ri, j’ai pleuré. Ils ont vraiment capturé l’essence des héros, avec une petite touche française », commente Camilla Läckberg à nos confrères de Sud-Ouest.

A l’atmosphère immersive et oppressante des romans, la série réalisée par Frédéric Berthe d’après un scénario de Julien Magnat, Sylvain Caron et Thomas Boullé, surfe du côté de la comédie romantique. « Lors de la deuxième soirée, on retrouvera les personnages d’Erica Faure et Patrick Saab après un bond en avant dans le temps. Idem pour la troisième soirée. On va faire des ellipses scénaristiques qui donnent un peu d’enjeux et d’excitation pour le téléspectateur », explique Julie de Bona à TF1. Ces ellipses temporelles permettent à la série de développer la relation entre Erica et Patrick.

La série reprend ainsi quelques ingrédients de la recette du succès de la série phare de TF1, HPI, en s’appuyant sur une héroïne attachante (Erica est aussi fragile que pétillante et futée), les rebondissements des investigations (même si les enquêtes sont bien moins ficelées et plus attendues que dans HPI) et un fil rouge sentimental (mais ici tout en légèreté). Ce tandem formé par Grégory Fitoussi et Julie de Bona fonctionne à merveille et donne tout son sel à Erica.