« Enterrements imprévus : ils ont enterré mon grand-père avant notre arrivée »
Alice, 33 ans, a été mise en colère lors de l’enterrement de son grand-père, décédé en septembre 2024, alors que la famille prévoyait un recueillement au cimetière à 16h30. Après avoir reçu un appel des pompes funèbres, il a été confirmé que la cérémonie avait été avancée à 15h30, ce qui a conduit la famille à arriver après l’enterrement.
« Ça me fait une histoire digne d’un épisode Netflix à raconter à mes potes », déclare aujourd’hui Alice*, 33 ans, en rigolant. Cependant, l’enterrement de son grand-père, décédé en septembre 2024, l’a surtout mise en colère. Bien que son grand-père ait tout préparé de son vivant, souhaitant ni messe ni cérémonie ostentatoire, la famille avait prévu un recueillement au cimetière au moment de sa mise en terre. Cet hommage en petit comité n’a finalement pas eu lieu.
Le jour de la cérémonie, Alice et sa famille prennent leurs précautions. Après le déjeuner, la jeune femme, accompagnée de sa mère, son beau-père et son oncle, quitte la banlieue parisienne en voiture en direction du Loir-et-Cher. La durée du trajet est de deux heures et demie, avec un horaire de cérémonie fixé à 16h30. « On était partis un peu en avance pour avoir de la marge. »
Après près de deux heures de route, la mère d’Alice, assise sur le siège passager, reçoit un appel et passe le haut-parleur. « On entend la dame des pompes funèbres nous dire ‘vous êtes où ?’. Ma mère lui répond qu’on arrive dans une demi-heure, vers 16 heures, et qu’on aura un peu d’avance. La femme rétorque alors : ‘vous aurez du retard donc.’ » La sexagénaire est déconcertée. « Comment ça ? Le planning indiquait bien 16h30 », confirme-t-elle à son interlocutrice. « À ce moment-là, la femme lance ‘pas du tout, c’était 15h30’ avec beaucoup d’assurance. »
La mère d’Alice panique. C’est l’enterrement de son père. « Je lui dis de vérifier dans ses mails, et elle voit que c’était bien écrit 16h30. » Elle rappelle donc la femme et lui affirme qu’elles seront à l’heure. Cependant, cette dernière reste ferme. « Elle nous explique qu’elle a renvoyé une version mise à jour et que c’est bien 15h30. »
Alice, naturellement colérique, commence à s’impatienter. Elle prend le téléphone et répond : « Vous ne nous avez rien envoyé et il va falloir nous attendre. On vient de Paris, on est partis en avance et il faut qu’on soit là à l’enterrement. » Après de ferventes négociations, la femme accepte : « si vous êtes là à 16 heures, ce sera bon. » La mère d’Alice appelle les membres de l’autre convoi – son fils, sa seconde fille et la compagne de celle-ci – pour les mettre au courant de la situation. « Et après, on a tracé. »
Arrivés sur place, ils constatent que la tante et les cousins sont aussi en avance (ou en retard, selon les versions). « On entre dans le cimetière, et là on voit des hommes en train de refermer le caveau. Le cercueil était déjà là et ils venaient de poser la stèle. On s’est dit ‘mais non, ils n’ont pas vraiment fait ça ?’ Mais si, ils avaient enterré mon grand-père avant qu’on arrive. »
« Alors, il s’est passé quelque chose que j’ai rarement vu dans ma vie : ma mère s’est énervée. » La fille du défunt explique aux pompes funèbres qu’ils ont enterré son père avant son arrivée et qu’ils devaient les attendre à l’horaire convenu. « Les types étaient très embarrassés. Évidemment, ils n’y étaient pour rien, ils avaient simplement suivi les consignes. En réalité, la femme au téléphone nous avait prises pour des imbéciles. »
Le groupe quitte alors le cimetière et abandonne l’hommage au grand-père. « Le moment était passé, on l’avait loupé. J’ai vu que ma mère, mon oncle et ma tante n’étaient pas bien. Ma mère a eu la sensation d’avoir raté le dernier moment pour dire au revoir à son père. »
La fille du défunt suggère d’aller dans un bon restaurant des environs, près de Chenonceaux, pour marquer le coup. « Elle voulait créer un moment mémorable et ne pas rester sur cette frustration. » Certains cousins refusent, citant le prix. « On s’est retrouvés au café de la gare et on a juste bu un verre. C’était sordide. »
La mère et l’oncle d’Alice souhaitent profiter de leur présence dans la région pour faire un mini-pèlerinage, y compris pour voir la maison de leurs grands-parents. « J’ai fait le chauffeur pour eux. On a fait quelques étapes et on a repris la route pour Paris. Dans la voiture, tout le monde était fatigué et mon oncle et ma mère étaient tristes. Mais ils ont vite retrouvé de l’énergie en critiquant ma manière de conduire… Au moins, ça a permis de changer de sujet. »
* Le prénom a été modifié.

