Enquête du parquet de Paris sur violences après tonte d’un enfant
Le parquet de Paris a lancé une enquête pour « violences volontaires sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité » après la révélation d’images tournées au foyer éducatif Jenner. L’association Jean-Cotxet a confirmé que l’éducatrice mise en cause a été suspendue de ses fonctions.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « violences volontaires sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité » suite à la diffusion d’images provenant du foyer éducatif Jenner, situé dans le 13e arrondissement. Cette vidéo, transmise par Franceinfo, montre un enfant de 8 ans torse nu, assis sur une chaise, pendant que des employés lui rasent la tête, ce qui, selon la Ville de Paris, a été fait « à des fins évidentes d’humiliations ». Les faits sont jugés « gravissimes » et la municipalité envisage de se porter partie civile.
Ce mardi, l’association Jean-Cotxet, responsable du foyer, a confirmé à Franceinfo que l’éducatrice impliquée dans l’incident a été suspendue. La mairie a souligné qu’« aucune justification » – telle que des poux, un accord présumé de l’enfant ou une autorisation parentale – ne peut « légitimer la violence infligée ». Cependant, l’avocat de la famille, Axel Delaunay-Belleville, critique la lenteur de la réaction de la mairie, signalant que les faits ont eu lieu en février. « On est en décembre ! C’est du sauve qui peut », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une plainte sera déposée dans un avenir proche.
Les réactions politiques se sont multipliées. David Belliard exige que « la lumière soit faite » et que les actes soient « sanctionnés sévèrement ». Emmanuel Grégoire a mentionné une « humiliation délibérée » et a contacté la procureure. Sophia Chikirou a accusé la municipalité d’inaction, tandis que Sarah El Haïry, haute-commissaire à l’Enfance, a rappelé que « l’ASE n’est pas là pour abîmer » mais pour protéger, et qu’un enfant confié doit bénéficier d’« une dignité absolue ». Isabelle Debré, présidente de l’association L’Enfant bleu, a qualifié la scène d’« hallucinante de cruauté ».
Cette affaire survient alors qu’une commission d’enquête parlementaire a récemment tiré la sonnette d’alarme sur un système de protection de l’enfance qui « craque de toutes parts », mentionnant une potentielle « violence institutionnelle » et des contrôles « beaucoup trop lacunaires » dans les foyers accueillant les près de 400.000 mineurs suivis par l’ASE.

