En images : vérités et mensonges sur la population et l’économie de la Chine.
En Chine, les activités taoïstes ont été interdites au début de la Révolution culturelle et, bien que la Constitution reconnaisse la liberté religieuse, « cette liberté garantie est la liberté de croyance privée, car le droit à l’expression sociale de la foi n’appartient pas à l’individu mais est accordé par l’État ». Dans le même temps, la population monastique au Tibet est passée de 120.000 religieux en 1949 à 46.000 en 2019, selon Claude Meyer.

«Les religions sont interdites en Chine »
C’est faux, mais
Marx avait qualifié les religions de « l’opium du peuple », une citation devenue célèbre. En Chine, l’application de la théorie marxiste par Mao Zedong a entraîné une persécution des croyants, notamment des taoïstes, religion ancestrale du pays, dont les activités furent interdites au début de la Révolution culturelle.
Le tournant « libéral » amorcé en 1979 par Deng Xiaoping a permis la renaissance de l’association taoïste, mais celle-ci est soumise au contrôle de l’État et du Parti. Malgré la promotion de l’athéisme par le Parti, la Constitution chinoise reconnaît la liberté religieuse. « Cependant, cette liberté garantie se limite à la croyance privée, car le droit d’exprimer sa foi socialement appartient à l’État et non à l’individu. En d’autres termes, la Constitution protège la liberté de croyance, mais ne garantit pas la liberté de culte ni de pratique religieuse », explique le sinologue Claude Meyer dans un entretien accordé à la revue Etudes.
L’auteur du Renouveau éclatant du spirituel en Chine développe : « Le cadre juridique applicable aux religions est défini par le Règlement sur les affaires religieuses, qui stipule que les cinq religions reconnues – taoïsme, bouddhisme, catholicisme, protestantisme et islam – doivent opérer au sein d’associations officielles désignées comme « patriotiques » et pratiquer dans des lieux de culte agréés. » Ainsi, les religions sont intégrées dans un projet nationaliste.
Cependant, des persécutions continuent d’avoir lieu. « Le Tibet subit un contrôle politique étouffant et une intense répression religieuse qui vise également à annihiler l’identité tibétaine par l’effacement de la langue et de la culture. […] La population monastique a été décimée en soixante ans, passant de 120.000 religieux en 1949 à 46.000 en 2019 », souligne Claude Meyer dans une tribune publiée par L’Obs.
Un mécanisme similaire se manifeste dans la province du Xinjiang, où la répression des Ouïgours « possède une forte dimension religieuse, car la foi musulmane constitue un élément fondamental de l’identité ouïgoure et kazakhe. Porter le voile, avoir une barbe, jeûner pendant le ramadan, prier, donner à son enfant un prénom tiré du Coran, ne pas consommer de porc, ne pas boire d’alcool : de nombreuses expressions traditionnelles de l’islam sont prohibées au Xinjiang et ont des sanctions sévères. Pour les autorités, ces pratiques sont perçues comme des signes de radicalisation justifiant l’internement dans des camps de rééducation, pudiquement appelés « centres de formation professionnelle » », poursuit l’auteur.

