EN DIRECT Colère des agriculteurs : Nouvelle journée d’actions marquée par la rivalité FNSEA-Coordination rurale…
Le SOS des agriculteurs de l’Aveyron
Quarante-quatre tracteurs et une soixantaine d’agriculteurs se sont mobilisés pour inscrire un SOS géant vu du ciel dans l’Aveyron. Une action spectaculaire et symbolique, tout comme le lieu de rassemblement choisi par la Confédération paysanne : le MCDonald’s de Millau démonté 25 ans plus tôt par des militants menés par José Bové.
2.500 participants aux « feux de la colère »
Selon le décompte des autorités, environ 2.500 agriculteurs ont allumé des « feux de la colère » sur des ronds-points et différents axes stratégiques de nombreuses communes de France. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs entendent multiplier les actions pour être entendus, sans bloquer le pays. « Notre agriculture brûle, ne regardons pas ailleurs », estiment symboliquement les deux syndicats.
« La France n’est pas isolée », selon Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a affirmé au G20, à Rio de Janeiro, que « la France n’était pas isolée » dans son opposition à l’accord « en l’état » entre l’Union européenne et le Mercosur. « Ce texte […] parce qu’il est engagé depuis plusieurs dizaines d’années, repose sur des préalables qui sont caducs », a estimé le chef de l’Etat.
Il a avancé l’idée de « repenser la relation avec cette sous-région, soit le Mercosur, soit peut-être le Brésil, parce que je comprends que l’Argentine n’a peut-être pas envie de le faire dans un cadre régional ». Il a expliqué avoir « proposé » au président brésilien Lula d’engager « des travaux nouveaux pour essayer de développer un cadre d’investissement conjoint, mais qui protège » l’agriculture française et européenne.
« Le plus grand plan social pour liquider toute une profession »
En retrait de la vie politique mais pas des médias, l’ancien ministre Philippe de Villiers, soutien d’Éric Zemmour (Reconquête) à la présidentielle, a livré son opinion, sur CNews où il anime une émission hebdomadaire.
Le traité avec le Mercosur s’ajoute selon lui aux importations ukrainiennes et à d’autres traités de libres-échanges. Il qualifie la situation « du plus grand plan social agricole jamais imaginé pour liquider toute une profession, une économie et un art de vivre ».
En Angleterre aussi, ça grogne
Bien sûr, la Grande-Bretagne n’est plus concernée par l’accord avec le Mercosur, depuis sa sortie de l’Union européenne. Mais le Brexit n’a pas tout arrangé pour les agriculteurs britanniques, qui manifestent ce mardi à Londres.
Au cœur de leurs revendications, la taxe sur la succession des propriétés agricoles. Annoncée le mois dernier par le gouvernement travailliste, elle concernera les exploitations agricoles d’une valeur supérieure à un million de livres sterling (1,20 million d’euros).
Elon Musk s’en est mêlé sur X, estimant que « la Grande-Bretagne est en train de devenir complètement stalinienne », dans une allusion apparente à la collectivisation forcée des exploitations agricoles par Joseph Staline en URSS…
Berlin veut finaliser au plus vite l’accord avec le Mercosur
Le bras de fer se poursuit en Europe au sujet de l’accord avec le Mercosur. Et le désaccord touche le moteur même de l’Union européenne. « Après plus de vingt ans [de négociations] nous devons maintenant enfin finaliser l’accord de libre-échange avec le Mercosur », a ainsi jugé le chancelier allemand Olaf Scholz lors d’une conférence de presse, en marge du Sommet du G20 à Rio de Janeiro au Brésil. Le texte suscite pourtant de vives oppositions, notamment de la part de Paris.
La Coordination rurale entre en scène
Les agriculteurs poursuivent donc ce mardi leur mobilisation dans toute la France à l’appel de syndicats rivaux, avec désormais la Coordination rurale (CR) qui entend saper l’hégémonie de la FNSEA. Deuxième syndicat agricole, la CR tient son congrès annuel jusqu’à mercredi dans la Vienne. Le syndicat assure se tenir prêt, s’il n’obtient pas satisfaction, à « bloquer le fret alimentaire » à partir du 20 novembre, d’abord dans le sud-ouest de la France.
Bienvenue dans ce nouveau Live
Bonjour à toutes et à tous. Comme hier, la rédaction de 20 Minutes vous permet avec ce Live de suivre l’ensemble des informations sur cette nouvelle journée de mobilisation du monde agricole. Les agriculteurs manifestent pour ne pas voir l’Union européenne signer un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur.
Toutefois, les motifs de mécontentement sont loin de se limiter à ce traité. Trop de normes, de concurrence déloyale, pas assez de revenus ni de considération… Sur les barrages filtrants ou devant les préfectures, les messages sont presque identiques à ceux de l’an dernier, quand une mobilisation historique des agriculteurs avait abouti à 70 engagements gouvernementaux.