Emmanuel Macron célèbre Noël en avance avec les forces françaises aux Émirats arabes unis.

Emmanuel Macron sera aux Emirats arabes unis pour célébrer un Noël anticipé avec les forces françaises, accompagné de sa ministre des Armées Catherine Vautrin. La France participe à l’opération « Aspides », qui protège les bateaux contre les frappes des Houthis en mer rouge.

La tradition veut que le président français célèbre les fêtes de fin d’année aux côtés des troupes déployées à l’étranger. Cette année, Emmanuel Macron se rendra aux Émirats arabes unis pour effectuer un Noël anticipé avec les forces françaises. Ce choix revêt une importance symbolique car « la région cristallise un ensemble de crises », a expliqué la présidence française cette semaine.

Le président de la République a atterri dimanche en fin de matinée à Abou Dhabi (heure locale), accompagné de sa ministre des Armées, Catherine Vautrin. Il a d’abord visité le musée national Zayed, puis doit rencontrer le président émirati, cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, pour discuter du « renforcement du partenariat stratégique » entre leurs pays, selon l’Élysée, qui met en avant leur coopération « en matière de sécurité et de défense ».

La France collabore avec les Émirats sur un plan militaire, avec plus de 900 soldats français déployés sur trois bases. C’est devant ces derniers que le chef de l’État prendra la parole dimanche après-midi, avant de partager un dîner de Noël préparé par les chefs cuisiniers de l’Élysée. La visite s’achèvera lundi après une démonstration militaire.

### Coopération sur le narcotrafic

La France collabore avec les Émirats dans de nombreux domaines, allant de l’intelligence artificielle à la culture, en passant par le commerce. Ce pays pétrolier est le premier client de la France en matière d’exportations au Proche et Moyen-Orient, selon l’Élysée.

Paris souhaite désormais garantir le soutien des Émirats dans la « guerre » que le gouvernement français a déclarée au narcotrafic. De grands trafiquants d’origine française se seraient établis sur place, notamment à Dubaï, où ils ont parfois constitué des patrimoines immobiliers considérables.

Mardi, à Marseille, récemment marquée par l’assassinat de Mehdi Kessaci, Emmanuel Macron a exprimé son désir de rechercher la coopération des pays où se trouvent certaines « têtes de réseau », afin de « pouvoir saisir leurs biens » et obtenir leur arrestation. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a déjà sollicité en novembre l’extradition d’une quinzaine de narcotrafiquants présumés recherchés par la France.

Certains soldats français présents aux Émirats contribuent d’ailleurs à la lutte contre le narcotrafic. À bord de la frégate « La Provence », des militaires de la marine tentent de repérer et d’intercepter des embarcations transportant de la drogue. Ils opèrent à proximité de l’océan Indien, une route maritime importante. Les trafiquants passent souvent par le golfe d’Aden, en direction de la Somalie ou du Yémen, ou vers l’Afrique de l’Ouest.

### Opérations « Aspides » et « Chammal »

En 2025, « plus d’une vingtaine de tonnes de drogue » ont déjà été saisies par la marine française dans l’Océan Indien, représentant une valeur marchande atteignant plusieurs centaines de millions d’euros, selon le commandant de frégate Pascal Forissier. Malgré ces saisies, le militaire admet que cela ne constitue « qu’une petite partie » de l’ensemble de la drogue en circulation.

Le narcotrafic ne représente qu’un aspect de leurs responsabilités. La France participe à l’opération « Aspides », qui protège les navires contre les frappes des Houthis en mer Rouge. De plus, les soldats français aux Émirats sont engagés dans l’opération « Chammal », au sein de la coalition contre le groupe État islamique.

Selon la présidence française, la présence des troupes aux Émirats illustre la volonté de la France de maintenir une capacité « d’action autonome dans un contexte international tendu ».