France

« Elles comptent près de 2 millions de kms »… Comment Nantes gère la fin de vie de ses vieilles rames de tramway

Elles ont marqué l’histoire du tramway nantais. Après quarante ans de bons et loyaux services, les 46 rames de première génération sont progressivement retirées du réseau. Ces engins vert et blanc ont été mis en service pour la première fois le 7 janvier 1985. Ce jour-là, d’importantes chutes de neige perturbent le trafic automobile et les bus, et « seul le tramway circule sur la liaison Commerce-Haluchère », rappelle Dominique Robert, responsable du matériel roulant à la Semitan depuis 1990.

Nantes est alors la première ville de France à remettre en service un tramway dit « moderne ». Une première génération de tramway TFS – Tramway français standard – qui sera livrée en 4 tranches, de 1985 à 1995.

Le 7 janvier 1985, le tramway fait son retour à Nantes sous la neige.
Le 7 janvier 1985, le tramway fait son retour à Nantes sous la neige. - Semitan

En 2013, des travaux de rénovations sont lancés afin de prolonger leur durée de vie. Remplacement des chaînes de traction, remise en état des freins, nouvelles peintures… Tout a été passé en revu afin de faire circuler ces tramways une dizaine d’années supplémentaires. « Cette opération n’aurait pas pu voir le jour sans la rigueur des équipes de la Semitan, qui ont particulièrement bien entretenu ces véhicules », souligne Vincent Dillinger, chef de projet acquisition tramway à la Semitan. A l’époque, 13 millions d’euros sont investis par Nantes métropole dans ce projet de modernisation.

En 2013, toutes les rames de première génération ont fait l'objet d'un vaste programme de rénovation.
En 2013, toutes les rames de première génération ont fait l’objet d’un vaste programme de rénovation. - Semitan

46 rames retirées progressivement du réseau

Dix ans plus tard, la Semitan est donc engagée dans un renouvellement de son parc. « Ces tramways, qui comptent près de 2 millions de kilomètres, commencent à souffrir, constate Dominique Robert. Un certain nombre de pièces sont plus ou moins abîmées par le temps. Et puis en l’absence de plancher bas, ces véhicules ne répondaient plus aux normes d’accessibilité ». De plus, ces vieilles rames disposent d’une capacité de transport limitée à 250 personnes, contre 300 pour la nouvelle génération.

D’ici à 2027, les 46 rames TFS vont être petit à petit remplacées par 61 nouvelles rames Citadis. A ce jour, 8 ont été retirées du service et recyclées chez un spécialiste du démantèlement ferroviaire. « Nous avons été très attentifs à ce que les anciennes rames soient le mieux recyclées possible », déclarait l’an dernier Bertrand Affilé, vice-président de Nantes métropole en charge des déplacements.

Pas de départ à l’étranger

Les rames TSF sont démontées à Chalindrey (Haute-Marne) chez DI Environnement, qui a été sélectionnée par Nantes métropole dans le cadre d’un appel d’offres. Les baies, le mobilier et l’électronique sont d’abord retirés, puis les véhicules sont désamiantés dans une salle blanche confinée. Les rames sont ensuite découpées et les différents matériaux (aluminium, plastique, acier) séparés, afin d’être valorisés dans d’autres filières.

Les tramways nantais ne seront donc pas exportés à l’étranger comme les trams usagés de Zurich, en Suisse, qui ont retrouvé une seconde vie en Ukraine. Ou bien ceux de Berne, ressuscités à Sarajevo.