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« Elle ressemble à Maria Callas sans lui ressembler » : Angelina Jolie, l’interprète idéale pour jouer la cantatrice

Angelina Jolie en Maria Callas, c’est ce que propose Pablo Larrain dans Maria où il raconte les dernières journées de la star décédée à Paris en 1977. « Personne ne peut lui être comparé car elle est une icône, plus qu’une chanteuse d’opéra, elle est devenue une légende dont tout le monde connaît le nom à défaut de connaître la voix, explique le réalisateur à 20 Minutes. C’est pour cela qu’Angelina Jolie me semblait la personne idéale pour l’incarner ».

La rencontre entre ces deux stars n’est pas la première qu’orchestre le cinéaste entre une actrice et une célébrité féminine. Maria clôt une trilogie consacrée à celles qu’il définit comme des femmes « qui ont bouleversé le XXe siècle ». Il avait fait jouer Jackie Kennedy, l’épouse de JFK par Natalie Portman dans Jackie et la princesse Diana par Kristen Stewart dans Spencer.

Une intensité remarquable

Le réalisateur a tout de suite pensé à Angelina Jolie pour le rôle de la Callas. « Elle ressemble à Maria Callas sans lui ressembler, confie-t-il. Je ne voulais pas tomber dans le concours de sosies mais cultiver une forme de mimétisme poétique ». Le port de reine de la chanteuse se retrouve dans la silhouette élégante de l’actrice dont on comprend la solitude malgré le dévouement de ses domestiques joués par Pierfrancesco Favino et Alba Rohrwacher.

Pablo Larrain a choisi le moment où la diva a perdu sa voix à la fin de sa vie. Elle se bourre de drogues et fait semblant de croire qu’elle ne sait pas que sa carrière est terminée. « Comme toutes les actrices, Angelina est touchée par cette thématique. Quand on excelle dans quelque chose et qu’on ne peut plus le pratiquer, on souffre les mille morts. D’autant plus que Maria Callas avait du mal à différencier son art de sa vie. Elle était « la Callas » sur scène en dehors. »

« Maria s’imposait un niveau d’émotion impressionnant pour pouvoir s’exprimer par la musique et cela l’a épuisée prématurément mais l’a rendue unique. Elle mourrait à chaque fois qu’elle chantait. Angelina est capable de cette intensité », dit Pablo Larrain. La comédienne parvient à se faire oublier y compris dans les scènes musicales qu’elle restitue avec autant de précision technique que de sensibilité.

Traquée par les médias

Un autre point qui rassemble les deux stars est le traitement qu’elles ont subi de la part des médias. « Maria Callas aussi était harcelée par des journaux qui cherchaient à exploiter le moindre fragment de sa vie privée et de ses amours tumultueuses, précise Pablo Larrain. Cette thématique parle évidemment à Angelina ». Une scène bouleversante montre comment un journaliste espionne la diva en pleine répétition avant de révéler au monde qu’elle ne peut plus chanter.

« Faire jouer une icône par une autre icône implique le risque de les trahir toutes deux. J’espère avoir su les honorer, insiste Pablo Larrain. Et cela d’autant plus qu’elles ont connu beaucoup de douleur dans leur vie ». Il est impossible de ne pas penser à l’existence d’Angelina Jolie en découvrant les ultimes heures d’une grande dame assourdie par les trompettes de la renommée et assommée par sa légende.