Élisabeth Borne s’interroge sur le rôle de Sébastien Lecornu face à une Assemblée fragmentée.
Élisabeth Borne ne connaît pas la feuille de route de Sébastien Lecornu, et elle admet qu’il n’est pas possible d’être dans un gouvernement dont elle ne connaît pas la ligne. D’aucuns chez Renaissance estiment qu’Élisabeth Borne a « payé » le fait d’avoir porté elle-même la très impopulaire réforme des retraites, adoptée sans vote via le 49.3 en 2023.
Élisabeth Borne déclare ne pas connaître la feuille de route de Sébastien Lecornu, notant que les marges de manœuvre du Premier ministre sont limitées en raison de la fragmentation politique à l’Assemblée nationale. Dans un entretien accordé samedi à *La Tribune Dimanche*, une semaine après son départ du gouvernement, elle confie : « Je ne sais pas ce que souhaite ou pourra porter Sébastien Lecornu. »
Concernant son départ, elle admet ressentir une « forme de regret » et exprime une inquiétude plus générale face à la « succession de ministres » au ministère de l’Éducation. La députée du Calvados reconnaît que le premier gouvernement de Sébastien Lecornu, dont elle faisait partie, avait engendré « une incompréhension » au sein de l’opinion publique, surtout après la promesse d’une « rupture » de la part de l’exécutif.
Elle ajoute : « Les turbulences de ces dernières semaines m’ont fait mesurer qu’il n’était pas possible d’être dans un gouvernement (Lecornu 2) dont je ne connais pas la ligne. » Élisabeth Borne explique : « Je ne me voyais pas rester dans ces conditions et comme le Premier ministre ne pouvait pas ou ne voulait pas me maintenir dans son gouvernement, ça tombait bien. »
Au sein de Renaissance, certains considèrent qu’Élisabeth Borne a « payé » le prix de son soutien à la très impopulaire réforme des retraites, adoptée sans vote grâce au 49.3 en 2023. Elle avait elle-même suggéré début octobre d’étudier la possibilité de sa « suspension » dans une interview au *Parisien*, dans l’objectif d’obtenir une non-censure du Parti socialiste.
« J’ai voulu appeler chacun à se préoccuper de l’intérêt du pays avant ses intérêts partisans et personnels », précise-t-elle dans *La Tribune Dimanche*, tout en comprenant l’émoi suscité au sein de son parti par l’annonce de la suspension d’une réforme qui a coûté, souligne-t-elle, à certains députés du camp présidentiel leur réélection en 2022 ou en 2024.

