Electricité statique : Pourquoi reçoit-on plus de coups de jus en hiver ?

«Aïe ! Tu m’as filé un coup de jus ! » ça nous est déjà arrivé au moins une fois, de recevoir une châtaigne en faisant la bise à un proche, en lui serrant la main, voire simplement s’il vous effleure. Ou encore de se retrouver avec les cheveux hérissés en retirant son bonnet ou un gros pull. C’est la bien connue électricité statique.

Mais avez-vous déjà remarqué que c’est quand il fait froid que l’on reçoit plus de coups de jus ? L’électricité statique serait-elle plus présente en hiver ? Si oui, pourquoi ? Et peut-on éviter ses décharges ?

L’électricité statique, c’est quoi ?

Nous nous sommes toutes et tous déjà pris une châtaigne un jour, donc l’électricité statique, on sait comment elle se manifeste. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Comment se forme-t-elle ? « Lorsque l’on frotte deux matériaux entre eux, une partie des électrons superficiels de l’un sont arrachés à leurs atomes et vont s’accumuler à la surface de l’autre, explique l’INRS. Ces charges demeurent momentanément sur la surface des matériaux. Elles forment ce que l’on appelle de l’électricité statique, présente en général en petites quantités. Et plus un corps est isolant, plus il accumule de charges ».

Ainsi, quand deux matériaux neutres sont frottés l’un contre l’autre, comme c’est aussi le cas lorsque les enfants s’amusent à frotter un ballon de baudruche dans leurs cheveux pour les voir se hérisser sur leur tête, l’un des matériaux arrache des électrons à l’autre. L’un prend une charge négative et l’autre une charge positive. C’est là que l’on obtient de l’électricité statique se crée et peut même faire de petites étincelles visibles dans le noir, et qui vous collent une petite décharge électrique. Heureusement, la charge accumulée est très faible : à part une petite châtaigne désagréable, c’est sans danger.

Quelle est l’incidence du froid sur l’électricité statique ?

Cela tient notamment aux matières que l’on porte en hiver : polaire, collants en nylon et autres vêtements en polyester : autant de matières synthétiques très isolantes qui ont la particularité de générer de l’électricité statique, mais aussi la laine. Des matières synthétiques dérivées du plastique – une matière isolante – plus susceptibles de perdre de leurs électrons, donc de générer davantage d’électricité statique que des matières naturelles comme le coton ou le lin. Et plus il fait froid, plus on porte de couches de vêtements isolants, ce qui multiplie les frottements entre les matières. Et comme on a aussi tendance à porter de grosses chaussures isolantes aussi, cela empêche d’éliminer l’électricité statique créée.

Outre nos vêtements chauds, la météo hivernale a une autre spécificité : l’air froid est plus sec, ce qui empêche d’éliminer les charges électriques accumulées et favorise ainsi l’électricité statique. Et dans nos intérieurs, où l’on a tendance à pousser le chauffage quand les températures chutes, l’air est asséché, ce qui est aussi plus susceptible de générer de l’électricité statique. Aérer quotidiennement et humidifier l’air intérieur, par exemple en plaçant un bol d’eau tout près d’un radiateur, rendra l’air moins sec. Si on a la main verte, on peut aussi disposer des plantes vertes chez soi, qui humidifieront l’air naturellement.

Peut-on éviter les coups de jus ?

Petite astuce de grand-mère si vos collants collent à votre robe : après les avoir enfilés, vaporiser un peu de laque coiffante sur vos jambes, et vous serez débarrassée de l’électricité statique. On peut aussi les placer trente minutes au congélateur (là, avant de les enfiler bien sûr), cela évitera l’électricité statique et, petit bonus, les rendra plus résistants et moins susceptibles de filer.

Pour se « décharger » de l’électricité statique, on peut aussi toucher un objet en métal, à l’instar d’une poignée de porte. Pour ne pas en générer, mieux vaut privilégier les matières naturelles et préférer un séchage de son linge à l’air libre plutôt qu’au sèche-linge. Et pour éviter la coiffure façon doigts dans la prise, il est préférable de sécher sa crinière au sèche-cheveux avec la température la plus basse, et ne pas démêler les cheveux avec un peigne ou une brosse en plastique, matière qui favorise l’électricité statique. On préfère les brosses en matières naturelles, par exemple en poils de sanglier.