Elections municipales 2026 : Melenchon évoque un « galop d’essai » pour LFI avant 2027
La France insoumise a officiellement lancé sa campagne pour les municipales de 2026 avec un meeting en Seine-Saint-Denis, où Jean-Luc Mélenchon a affirmé que ces élections pouvaient préfigurer l’élection présidentielle de 2027. Pour les municipales de mars 2026, LFI sera présente dans environ 500 villes, avec l’objectif de gagner deux ou trois mairies afin de renforcer sa présence dans les conseils municipaux.
Une campagne orientée vers 2027. La France insoumise a lancé officiellement sa campagne pour les municipales de 2026 dimanche lors d’un meeting en Seine-Saint-Denis. Son leader, Jean-Luc Mélenchon, a intégré ces élections locales dans le cadre de l’élection présidentielle à venir, en mettant en avant son concept de « Nouvelle France ». « Nous serons à un an de l’élection présidentielle, dont ceci pourrait bien être un galop d’essai. Cette élection peut donc préfigurer le monde que nous voulons commencer », a déclaré le fondateur de LFI devant une assemblée de 2.000 militants, selon l’organisation, rassemblés aux Docks de Paris, à Aubervilliers.
« Il s’agit d’élever le niveau de conscience et de faire de cette élection un temps fort d’éducation politique populaire de masse, car nous en aurons besoin en 2027, si la France nous choisit pour gouverner le pays », a ajouté le triple candidat à la présidentielle, pressenti pour représenter à nouveau LFI à la prochaine élection présidentielle. Les municipales ne seront « pas seulement des campagnes locales, il y a aussi des orientations communes à porter sur l’ensemble du territoire », a souligné devant la presse le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard.
« Nouvelle France » et vieilles rivalités
Dans un discours plutôt théorique, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau fait l’éloge de son concept de « Nouvelle France », une société plus urbaine et métissée. « Notre Nouvelle France est là : nouvelle comme sa population, sa façon de vivre, sa vie, sa créolisation et par-dessus tout son appétit du futur », a énuméré l’ancien sénateur socialiste, dont la formation mise sur la jeunesse et les quartiers populaires pour réussir.
Si le fondateur du mouvement Insoumis s’est abstenu de critiquer les autres partis de gauche, ses lieutenants n’ont pas fait preuve de la même réserve. La députée Nadège Abomangoli, vice-présidente de l’Assemblée nationale, a ouvert le meeting en fustigeant ceux à gauche « qui veulent des voix des Insoumis mais pas d’élus Insoumis », visant notamment le PS.
Objectif conseil municipal
Pour les municipales de mars 2026, LFI souhaite être présente, en tête de liste ou en soutien à une liste, dans environ 500 villes, dont 80 % des communes de plus de 30.000 habitants. Dans la plupart des cas, les Insoumis présenteront leurs propres listes, sans s’unir avec les écologistes, le Parti socialiste ou le Parti communiste. La formation de gauche radicale n’espère pas remporter beaucoup de mairies, seulement deux ou trois, mais entend pénétrer massivement dans les conseils municipaux. Gagner des conseillers municipaux permettrait au mouvement, qui ne compte aucun élu au Sénat, de se positionner pour les prochaines élections sénatoriales de 2026 et 2029, où ce sont les grands électeurs qui votent.
Pour les municipales, les Insoumis comptent s’appuyer sur leurs bons résultats dans les banlieues populaires et les grandes métropoles : la direction du mouvement a identifié Roubaix (Nord), La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et Evry (Essonne) comme des communes où la victoire est un objectif crédible. Ils envisagent notamment de proposer le développement de la régie publique de l’eau, la mise en place de cantines scolaires gratuites et biologiques, ou l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) municipal.

