Édouard Philippe propose un « état d’urgence narco » contre le narcotrafic.
Édouard Philippe s’est dit lundi favorable à la création d’un « état d’urgence narco » qui permettrait une utilisation de moyens « contrôlés », mais « dérogatoires au droit commun ». Le député RN et candidat à la mairie de Marseille, Franck Allisio, a récemment réclamé « l’état d’urgence à Marseille » pour lutter contre le narcotrafic.
Édouard Philippe, ancien Premier ministre, propose que l’État prenne des mesures radicales pour lutter contre les conséquences graves du trafic de drogue. Lors d’une déclaration faite lundi, il a exprimé son soutien à l’idée d’un « état d’urgence narco », permettant l’usage de moyens « contrôlés » mais « dérogatoires au droit commun ».
« Je pense qu’on pourrait se poser la question, et je suis assez prêt à avancer sur le sujet, d’un état d’urgence narco qui serait évidemment très limité dans le temps et dans l’espace mais qui permettrait, lorsqu’on voit une forme, une zone qui est très, très affectée, de pouvoir mettre des moyens administratifs », a-t-il précisé sur LCI.
L’ancien locataire de Matignon a aussi ajouté : « Je pense qu’on doit se poser la question, comme on l’a fait sur la lutte contre le terrorisme, d’une utilisation extrêmement forte des moyens concertés de la justice, de l’administration, avec des instruments qui sont certes contrôlés, mais qui sont dérogatoires du droit commun ». Il a mentionné des « instruments » tels que « les perquisitions, notamment les perquisitions administratives », ainsi que la « confiscation » qui « doit aller beaucoup plus vite, parce que ça, pour le coup, les organisations criminelles en souffrent ».
Concernant les initiatives internationales, il a noté que « Les Allemands ont mis plus de moyens dans leurs ports, on doit développer les moyens » dans les ports français. Il a également cité l’exemple de l’Italie, où « des incriminations ont été créées, où la simple association à une entreprise criminelle de type mafieux est passible de sanctions extrêmement lourdes. […] Peut-être faudra-t-il en aller jusque-là », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Franck Allisio, député RN et candidat à la mairie de Marseille, a récemment demandé l’instauration d’un « état d’urgence à Marseille » pour contrer le narcotrafic.
L’état d’urgence actuel en France est un régime exceptionnel pouvant être déclaré en cas de péril imminent (attentat, guerre) ou de calamité publique (catastrophe naturelle d’une ampleur exceptionnelle). Il autorise notamment les ministres et préfets à « interdire la circulation des personnes ou des véhicules » dans certaines zones ou à certaines heures (couvre-feux), ainsi qu’à interdire les réunions ou manifestations sur la voie publique, et à ordonner la remise d’armes.
De plus, l’État peut assigner à résidence toute personne « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics » et ordonner « des perquisitions en tout lieu, y compris un domicile » sauf rares exceptions.

