Economie de guerre : Le ministre Lecornu préférerait acheter des frégates que financer un « Plan vélo »
Interrogé sur France Inter ce jeudi, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a avancé que le budget de la Défense pourrait être « convenable […], autour de 90 milliards d’euros par an », soit presque le double de ce qu’il est actuellement. Besoin d’avions Rafales supplémentaires, de Frégates… Des investissements nécessaires, mais où trouver l’argent sans hausse d’impôts ?
Sans détailler toutes les sources de financements, le ministre a cependant relevé qu’il y aura « forcément de l’argent public », des « mutualisations européennes », mais aussi, des « pistes intéressantes comme celle de mobilisation volontaire de l’épargne des Français… » Mais « la défense nationale est la raison même de l’Etat, a rappelé Sébastien Lecornu, et des fois, l’Etat se donne des missions qui ne sont pas les siennes […] »
« Recentrer l’Etat sur ses missions »
Et pour illustrer ses propos, le ministre a visé certaines contributions accordées aux collectivités locales : « Mais enfin, quand on a fait un plan vélo de plusieurs milliards d’euros pour aider les collectivités locales, là, ce sont les missions des mairies que de s’occuper des pistes cyclables. On peut dire que l’Etat s’est décentré de son rôle principal. Il n’y a pas de schéma dans lequel les mairies vont acheter des missiles ou des sous-marins nucléaires », a expliqué Sébastien Lecornu.
Tout en se défendant de vouloir opposer la transition écologique à la défense, le ministre a poursuivi la démonstration : « A un moment, il y a, dans les compétences historiques natives du régalien de l’Etat, la défense nationale, comme d’ailleurs il y a la police et la justice, et donc par définition, au moment où l’on doit faire des choix, il faut être capable de recentrer l’Etat sur ses missions ». Et ce n’est probablement que la première salve d’un vaste débat.
