France

Ecole : « Leur présence apaise »… Comment les chiens d’assistance à la réussite scolaire détendent l’atmosphère

En janvier 2026, un chien spécialement éduqué va renforcer les effectifs d’un collège de l’Eure, contribuant à détendre le climat scolaire. En mars 2020, deux lycées, de Normandie et des Pyrénées-Atlantiques, avaient été les premiers à accueillir deux chiens d’assistance à la réussite scolaire (CARS) dans le cadre d’un dispositif lancé par l’association reconnue d’utilité publique Handi’Chiens. Depuis ce lancement, les sollicitations sont plus nombreuses auprès de l’association dont le cœur de métier est de former des chiens pour accompagner dans leur quotidien des personnes à mobilité réduite.

Chaque année, elle remet gratuitement 140 chiens élevés pour diverses missions d’assistance aux humains. Les bureaux de l’association croulent sous les sollicitations et comptent 500 demandes en souffrance.

Jean-Luc Vuillemenot, cofondateur d’Handi’Chiens répond aux questions de 20 Minutes sur ceux destinés au milieu scolaire dont la délicate mission est de contribuer à détendre l’atmosphère.

Comment les animaux destinés à l’assistance sont-ils éduqués ?

La réglementation impose de travailler avec deux races, les goldens et les labradors. Tous les chiens d’assistance (dans les écoles mais aussi auprès d’enfants atteints des troubles autistiques, de trisomie 21 ou polyhandicapés, auprès de personnes avec des troubles épileptiques, de victimes dans un parcours judiciaire, de résidents d’un EHPAD etc.) suivent le même cursus.

Les chiots arrivent à l’âge de trois mois en famille d’accueil bénévole où ils passent environ 14 à 16 mois. Ces familles ont pour rôle de commencer à socialiser le chien en l’habituant à vivre dans une large communauté humaine et en le confrontant à toutes les situations (métro, escalator, autobus, ramasser un objet, s’asseoir quand on le lui demande, ne pas faire de bruit, etc.) Un futur chien d’assistance doit être stable au niveau de son comportement et vigilant à l’égard des humains.

Comment sont-ils sélectionnés ?

Ils sont formés à leurs missions de chiens d’assistance dans un des quatre centres labellisés Handi’Chiens. La sélection s’y fait tout doucement par les équipes. Il leur faut repérer les meilleures qualités et compétences, en fonction des missions qu’on souhaite leur assigner. Tous ceux qui entrent dans le parcours éducatif n’arriveront pas au terme de leur formation et l’une des raisons peut être une problématique de comportement. Par exemple, un chien très réactif aux humains ou à ses congénères peut être retiré du programme.

Comment le chien d’assistance à la réussite scolaire est-il inclus dans un établissement ?

Comme dans le cadre d’une mission d’accompagnement social (dans un Ehpad ou un hôpital de jour), le chien a une mission collective qui concerne plusieurs bénéficiaires dans une école. Les deux porteurs de projet de l’établissement doivent l’inclure dans le projet pédagogique et trouver un budget. Quand le projet est retenu, on leur dispense huit jours de formation dans notre centre situé près de Colmar. Le but est de faire des appariements, c’est-à-dire des binômes ou des trios. Et assez fréquemment, il y a quelque chose de l’ordre de l’attachement, de l’indicible qui se produit.

Qu’est-ce qu’on attend de lui ?

On sait que la présence du chien apaise. A son contact, la tension et la pression artérielle vont baisser et les signaux extérieurs de stress vont se réduire. Quand une situation ou une relation s’annonce stressante pour un élève, le chien peut potentiellement abaisser la tension en passant un moment avec lui. Le chien a la capacité de percevoir certaines émotions humaines et de faire preuve d’une certaine forme d’empathie.

Je précise que le chien doit avoir sa vie de chien, ce n’est pas un robot. Il a besoin de sortir, d’aller renifler des odeurs et de rencontrer d’autres congénères. Il ne faut pas par exemple lui imposer comme une contrainte d’aller voir un élève s’il est réticent. Ce sont les porteurs du projet qui sont garants de son bien-être.

Toutes nos infos sur les chiens

Pour les chiens d’assistance, dont les missions sont hétérogènes il n’y a pas d’âge de « retraite » mais à partir de l’âge de huit ans, on demande au bénéficiaire ou aux porteurs de projet d’être davantage vigilants.