France

Dusspot dit non à la réforme voulue par LR sur la politique d »immigration

« C’est le contraire de la construction européenne et ça nécessite évidemment une révision constitutionnelle, chose assez impossible à mes yeux »… La réforme de la Constitution voulue par LR pour durcir la politique d’immigration de la France est « inenvisageable », a déclaré lundi le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui va entamer avec Gérard Darmanin les discussions autour d’un hypothétique projet de loi.

Interrogé sur franceinfo, le ministre craint par ailleurs qu’une telle réforme « singulariserait et stigmatiserait la position de la France au sein de l’Union européenne ».

Les Républicains font monter les enchères

Olivier Dussopt, chargé de piloter avec son homologue de l’Intérieur les discussions sur un projet de loi dédié à l’immigration qui fait depuis des semaines l’objet d’une valse d’hésitations de l’exécutif, ferme donc la porte à l’une des propositions-choc de LR dévoilées ce week-end en matière migratoire.

Partenaire essentiel d’un éventuel compromis parlementaire sur le futur texte du gouvernement, le parti d’Eric Ciotti fait monter les enchères en demandant notamment une réforme de la Constitution qui en matière migratoire, permettrait de faire sortir la France des traités européens.

« Laissons le temps nécessaire à cette discussion »

LR compte inscrire dans la Constitution « la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen (…) quand « les intérêts fondamentaux de la Nation » sont en jeu », en considérant que l’immigration entre dans cette case. LR entend aussi « élever au rang constitutionnel le principe d’assimilation ».

Si cette « perspective n’est pas atteignable », Olivier Dussopt veut cependant croire à un compromis toujours possible. « Laissons le temps nécessaire à cette discussion (avec les partis et les groupes politiques) que nous allons commencer dans les prochains jours », a-t-il commenté sur franceinfo.

Reste que sur le projet des régularisations sur les métiers dits « en tension », l’un des piliers du futur projet de loi, le ministre du Travail réaffirme à l’inverse des LR, qu’il ne s’agit pas d’un « appel d’air ».