France

Droits de douane sur les voitures : Pourquoi ce n’est (a priori) pas trop grave pour les constructeurs français

«Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse. » Dans ce qui ressemble à une déclaration de guerre économique, Donald Trump annonce que toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis seront désormais taxées à hauteur de 27,5 % (2,5 % actuels plus 25 % supplémentaires).

Une nouvelle étape dans la course aux droits de douane lancée par le président américain depuis le début de son mandat, qui entrera en action le 2 avril prochain, baptisé « jour de la libération ».

L’Allemagne panique, la France peut respirer

« Une très mauvaise nouvelle » pour le ministre français de l’Economie Eric Lombard, qui appelle à une riposte européenne, que Berlin souhaite « ferme ». En effet, c’est avant tout l’Allemagne qui est visée par cette mesure, en tant que premier exportateur de voitures dans le monde, et 25 % de ces exportations qui rejoignent les Etats-Unis, fans de leurs modèles haut-de-gamme.

En revanche, la France n’a pas grand-chose à craindre de cette mesure, puisque nous n’exportons que très peu de véhicules aux Etats-Unis (0,1 % des importations automobiles américaines sont françaises selon l’outil Trade Map). Interrogé sur la question ce jeudi sur france info, l’économiste Flavien Neuly l’assure, pas besoin de paniquer : « Nos sites de production français ne seront que très peu touchés. On exporte assez peu et encore moins aux Etats-Unis. »

Le groupe Renault par exemple sera majoritairement épargné car il ne vend presque pas de voitures aux Etats-Unis. Mais la mise en place de ces droits de douane pourrait mettre un coup d’arrêt à ses plans de développement de sa marque Alpine aux Etats-Unis.

En revanche, cette décision de Donald Trump risque de toucher le groupe français Stellantis, qui détient, entre autres, les marques américaines Chrysler et Jeep, qui fabriquent une partie de leurs voitures au Mexique.

Même les Américains vont être touchés

Si Donald Trump affirme vouloir avant tout protéger les Etats-Unis avec cette décision, les acheteurs américains risquent de voir les prix augmenter, notamment parce que certaines marques achètent leurs pièces détachées à l’étranger. « Ces pièces détachées vont être concernées par les droits de douane » assure Flavien Neuly qui trouve la mesure « contre-productive ».

Tout savoir sur les dernières mesures de Donald Trump

Elon Musk et sa marque de voitures électriques Tesla risque aussi de subir cette augmentation des droits de douane, le milliardaire ayant assuré sur X que Telsa n’était pas « épargné » par la situation, et que l’impact serait « significatif ». Donald Trump a d’ailleurs expliqué qu’Elon n’avait pas été inclus dans ces discussions, pour éviter un « conflit d’intérêts. »