France

Droits de douane de Trump : Le prix du pétrole dégringole

Les cours du pétrole se sont un peu plus enfoncés vendredi, plongeant au plus bas depuis 2021 après les annonces de rétorsion de Pékin à la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis. Vers 18 hueres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord chutait de 6,91 % à 65,29 dollars, après s’être brièvement affiché à 64,03 dollars, au plus bas depuis avril 2021. Le baril de West Texas Intermediate, référence américaine, s’enfonçait de 7,80 % à 61,73 dollars.

La Chine va imposer des droits de douane supplémentaires de 34 % sur les produits américains dès le 10 avril. Cette annonce a accéléré la chute du pétrole, déjà plombé par l’offensive protectionniste de la Maison-Blanche, sans équivalent depuis les années 1930 : les prix de l’or noir s’étaient effondrés de près de 6,5 % en séance, jeudi.

« Un ralentissement significatif de l’économie, voire une récession »

« Les tarifs douaniers radicaux de Trump ont fait comprendre aux investisseurs que l’économie américaine – et peut-être l’économie mondiale – se dirigeait directement vers un ralentissement significatif, voire une récession », explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste de Global Risk Management.

Si les produits énergétiques sont exemptés de taxes par la Maison-Blanche, les prix de ces derniers demeurent très sensibles aux ralentissements économiques, ce qui explique la dégringolade des cours du pétrole..

Hausse de production inattendue de l’Opep +

La guerre commerciale qui se dessine, facteur éminemment baissier, se double d’une hausse de production inattendue de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep +). Le cartel va « mettre en œuvre un ajustement de la production de 411.000 barils par jour » en mai 2025, selon un communiqué paru jeudi. Une décision qui continue de surprendre les marchés vendredi et à faire chuter les cours.

Selon Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, la décision de l’Opep + serait liée aux difficultés rencontrées par l’organisation pour faire respecter ses quotas en interne : « ceux qui respectent les règles se sentent frustrés par ceux qui ne les respectent pas ». Juste après son investiture, Donald Trump, désireux de « forer à tout-va » pour faire chuter les cours de l’énergie, avait fait pression sur l’Opep +, visant notamment l’Arabie saoudite, pour que le groupe augmente sa production.

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Le gaz européen, également touché par la guerre commerciale, perdait plus de 7 %, en séance. Le TTF néerlandais, s’affichait à 36,400 euros le mégawattheure (MWh), au plus bas depuis septembre dernier.