Des tombes vikings mises à jour sur l’île de Ré ? Des archéologues enquêtent sur des sépultures « inattendues »
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Des tombes vikings parmi des sépultures locales sur l’île de Ré, en Charente-Maritime ? Chargés par l’Etat de fouiller une parcelle de 900 m2 à la Flotte sur l’île de Ré, en décembre 2024, les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sont en tout cas sur une piste.
Entre le IXe et le XIe siècles, les chroniques médiévales mentionnent des raids vikings dans la région. Et, « la fouille de La Flotte témoigne de ces échanges avec les populations de l’Europe du Nord », rapporte l’Inrap dans un communiqué.
Positions inhabituelles et bijoux vikings
Cinq sépultures « atypiques » attirent l’attention des archéologues. L’orientation de ces tombes et la position des squelettes sont inhabituelles. « Traditionnellement, les défunts sont allongés sur le dos, les membres inférieurs en extension, explique l’Inrap dans un communiqué. Trois individus sont dans une position inhabituelle : l’un est étendu sur le côté gauche et ses membres inférieurs fléchis, l’autre est allongé sur le ventre et le troisième est sur le dos mais ses membres sont repliés et surélevés. » Pour les deux derniers, il reste à confirmer que ces positions ne sont pas liées à l’effondrement de l’architecture de la tombe.
Parmi ce qui est appelé dans le jargon le « mobilier » (parures, vêtements ou objets personnels) mis à jour par les archéologues se trouvent des bijoux avec des perles qui « se rapprochent d’exemplaires bien connus dans l’ensemble du monde nordique où elles sont datées du IXe siècle ». L’Inrap note aussi la présence d’une ceinture dont les décors « évoquent le monde anglo-saxon. »
Prudence et recherches complémentaires
L’étude plus approfondie du « mobilier » sera réalisée au laboratoire Arc’Antique, spécialisé dans la conservation restauration du patrimoine archéologique terrestre et sous-marin.
« Les datations au radiocarbone de l’ensemble des tombes, les analyses isotopiques et génomiques sur les individus permettront peut-être d’accéder à leurs origines géographiques et génétiques, précise le communiqué et, éventuellement, à leur statut social. »
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Les deux hypothèses étudiées sont soit la présence d’individus vikings enterrés auprès de la population locale soit celle de « quelques locaux privilégiés affichant leur statut particulier jusque dans la mort ». Mais dans tous les cas, les fouilles démontrent un vaste réseau d’échanges et de conflits entre l’île de Ré et les mers nordiques.