Des produits dangereux ne finissent pas assez souvent dans la poubelle jaune.
Vers 20h un lundi soir d’avril 2025, un feu se déclare dans le 17ème arrondissement de Paris, dans un centre de tri de 13 000 m². D’après Virginie Bragigand, Responsable projets au SIETREM, il ne faut pas penser par composant, mais par fonction de l’objet pour le recyclage.
Vers 20h un lundi soir d’avril 2025, un incendie éclate dans le 17ème arrondissement de Paris, au sein d’un centre de tri de 13 000 m². Les flammes et la fumée peuvent être aperçues à des kilomètres à la ronde. Ce centre, qui s’occupait du recyclage des déchets de plus de 900 000 habitants, traitait le contenu des bacs jaunes de quatre arrondissements parisiens ainsi que de neuf communes environnantes.
Selon l’enquête en cours, la présence d’une pile au lithium dans une zone de stockage de papiers et cartons serait à l’origine de cet incendie. Cet incident n’est pas un fait isolé, car les piles peuvent se retrouver dans divers objets tels que jouets, trottinettes électriques, télécommandes et appareils électroniques, qui devraient tous être déposés à la déchetterie, mais finissent souvent, par erreur, dans le recyclage des bacs jaunes.

Un véritable « musée des horreurs »
Au centre de tri du SIETREM, en Seine-et-Marne, des salariés ont créé un « musée des horreurs » : seringues, clous, boules de pétanque, ainsi que des bouteilles de protoxyde d’azote hautement inflammables, de plus en plus présentes en raison de l’augmentation de la consommation chez les jeunes pour leurs effets récréatifs. Tous ces objets constituent un danger pour la sécurité des travailleurs du tri.
Papiers, emballages, et c’est tout !
Une méprise générale quant aux matériaux à jeter dans le bac de tri est soulignée par Virginie Bragigand, Responsable projets au SIETREM :
« Nous sommes nombreux à penser par matériaux : plastique, métal, aluminium… nous pensons que tout ce qui est « recyclable » doit se retrouver à la poubelle jaune. Or, la règle est beaucoup plus simple : il ne faut pas penser par composant, mais par fonction de l’objet. »
Une seule règle d’or à retenir : dans le bac jaune, seuls le papier et les emballages sont acceptés. Selon Virginie, au cours d’une année d’exploitation, les équipes retirent plus de 9 tonnes de piles, 976 kg de batteries et presque 600 kg de briquets et allume-feu du processus de tri.
Une erreur courante et banalisée : le sac fermé
Laurent Dalibon, Directeur CITEO des Régions Hauts-de-France et Île-de-France, signale qu’une autre erreur fréquente est de déposer des emballages dans un sac fermé. En effet, un sac-poubelle ou en plastique fermé ne peut pas être traité par le centre, car les machines ne sont pas capables de détecter son contenu. Par conséquent, il finira à l’incinérateur. Charly, Responsable de la maintenance, a déjà été témoin de plusieurs départs de feu et autres dommages aux équipements. Dans Planète C, il nous propose un aperçu des objets qu’il retrouve chaque jour coincés dans ses machines…
Retrouvez la vidéo complète en haut de cet article, ou dans Planète C sur 20minutes.fr.

