« Des poupées de chiffon », « un avion pour papa »… On a lu des lettres adressées au père Noël depuis 1925
Cela fait 60 ans cette année que le secrétariat du père Noël a ouvert ses portes. Installé à Libourne en Gironde, il répond à tous les courriers envoyés avant le 20 décembre (la mention père Noël suffit sur l’enveloppe) et qui indiquent bien une adresse. Depuis sa création, ce secrétariat a reçu 50 millions de lettres, dont une partie de l’étranger.
L’envie d’écrire, en vrai, au père Noël ne date pas d’hier. Avant 1962, année de création du secrétariat, ce sont deux postières Odette Ménager et Magdeleine Homo qui avaient pris l’habitude de répondre elles-mêmes aux lettres adressées au père Noël. En l’apprenant, Jacques Marette, le ministre des Postes de l’époque, a imaginé avec sa sœur, qui n’est autre que la célèbre pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto, un dispositif pour ne laisser aucune lettre au père Noël sans réponse.
« Des poupées de chiffon »
Parmi les lettres les plus anciennes conservées précieusement par le musée de La Poste, on en trouve une en date de 1925 signée par trois sœurs, Janine, Huguette et Nelly, qui commence par « cher Noël ». Elles y demandent des « poupées en chiffon » et des « dormeurs à cils », en précisant leurs hauteurs et leurs capacités. C’est sans doute la plus âgée qui use de son encrier pour toute la fratrie, et elle n’oublie pas de demander une « trousse couture » pour leur maman et un « canif en argent » pour leur papa. En 1962, l’année d’ouverture du secrétariat, la lettre est adressée au « petit papa noël », les deux enfants de la famille veulent un vélo et les parents en profitent pour se lâcher, ce sera un avion pour papa et une maison pour maman, visiblement plus terre à terre.

Les lettres viennent du monde entier. En 1980, une petite Mavina, trois ans et demi, demande depuis le Gabon en adressant sa missive « au cher père Noël » : « une voiture à pédales, une tirelire, un walkman et des chocolats ». En 1989, la lettre de Virginie est beaucoup plus longue, elle demande « des patins à roulettes, une Barbie avec beaucoup d’habits, un vrai téléphone, beaucoup de bonbons et une petite sœur… » La même année, Xavier est moins gourmand, il demande « un vélo de cross avec les roues pleines et une tente », en assurant qu’il nettoiera ses chaussures le jour de Noël.
Depuis Terre-Neuve, Hanna, 6 ans et demi, met en balance des « points verts » obtenus à l’école pour dérouler une belle liste en date de 1995 à base de « Polly Pocket manège qui s’allume », « la famille Pocahontas » mais aussi Barbie, avec son chien, son chat, des habits, etc. Au fil des années, les listes ont tendance à s’allonger et à mentionner de plus en plus de marques. Avec les années 2000, les jeux électroniques, numériques et les jeux vidéo se taillent la part du lion parmi les demandes.
Cette année, 60 « lutins » sont mobilisés à Libourne pour répondre aux courriers électroniques et papiers adressés par les enfants. Plus d’un million d’enfants écrivent au père Noël chaque année.