Dermatose : La ministre de l’Agriculture ne généralise pas la vaccination malgré une centaine de foyers.
La ministre de l’agriculture Annie Génevard va réunir mardi le « parlement de l’élevage » pour discuter de la stratégie d’éradication de la dermatose nodulaire bovine en France. Elle a déclaré que « si on adopte la vaccination totale, la France n’est plus considérée comme un pays indemne », et en France, 3.000 animaux ont été abattus sur une centaine de foyers.
Vaccination générale préventive ou limitée aux zones infectées pour protéger le commerce ? Pour élaborer une stratégie d’éradication de la dermatose nodulaire bovine, qui se propage parmi les troupeaux de vaches en France, la ministre de l’agriculture, Annie Génevard, a prévu de convoquer mardi le « parlement de l’élevage ».
« La vaccination est la meilleure des préventions […] pour l’instant, nous devons combattre dans les zones infectées. Donc les vaccins sont réservés aux régions où des cas ont été constatés. Toutefois, la question d’une vaccination totale du cheptel français se pose et elle est légitime », a affirmé samedi la ministre lors d’un déplacement dans le Doubs, d’après la radio Ici Besançon.
### Quelques réticences concernant la vaccination totale
Dimanche, elle a semblé nuancer ses propos en précisant au journal télévisé de TF1 qu’une vaccination totale au sein d’un pays impliquerait des restrictions commerciales. « Si nous choisissons la vaccination totale, la France ne sera plus considérée comme un pays indemne », a-t-elle souligné, ajoutant que « quasiment tous les éleveurs en France exportent ».
Le « Parlement de l’élevage », officiellement le Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV), se réunira mardi et inclut « tous les représentants des syndicats, les représentants de la profession, les vétérinaires, les instituts de recherche, et tous les acteurs de l’élevage français », a précisé la ministre, selon Ici. Ce comité s’est déjà réuni en juillet et en octobre.
### « Il reste un mois pour se décider »
La ministre a fourni quelques statistiques sur cette maladie, qui n’est pas transmissible à l’homme et qui se propage par les piqûres d’un petit insecte.
« Nous avons enregistré un peu plus de cent foyers. En France, il y a 16 millions de bovins et nous avons abattu 0,02 % du cheptel, soit 3.000 animaux abattus à la suite d’une centaine de cas détectés », a-t-elle déclaré, selon Ici, en défendant la stratégie d’abattage de tous les animaux d’un troupeau en cas de détection d’un cas.
Du côté des syndicats, Bertrand Venteau, nouveau président de la Coordination rurale, le deuxième syndicat, a estimé dimanche qu’il convenait « de n’abattre que les animaux positifs, présentant des signes cliniques ». Il a cependant ajouté que « pour le long terme, il est crucial de déployer la vaccination dès maintenant afin de protéger les troupeaux au printemps ; il reste un mois pour se décider », a-t-il indiqué au JDD.
La Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, a appelé la semaine dernière à s’opposer aux abattages massifs, y compris ceux d’animaux vaccinés, qualifiant cette approche de « stratégie autoritaire, injuste et inefficace ».

