France

Départ de Didier Deschamps : Et si Zinédine Zidane ne montait finalement pas sur le trône ?

En prenant son téléphone en plein footing pour souhaiter une bonne année 2025 en plusieurs langues à tous ses followers, Zinédine Zidane aurait pu conclure par autre chose qu’un petit « Et c’est tout, non ? ». Non, ce n’est pas tout Yazid. Car 2025 est le début d’une nouvelle ère pour l’ancien n°10 de l’équipe de France. Celle qui le mènera en 2026, après une Coupe du monde catastrophique, à la tête des Bleus, pour remplacer Didier Deschamps.

DD l’a annoncé, ce mercredi. Le champion du monde 1998 et 2018 quittera son poste de sélectionneur au terme du Mondial au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique après quatorze ans de règne sans partage. Et la problématique liée à son successeur semble déjà résolue. Même si on n’est pas, encore, dans une monarchie de droit divin, le Tout-Puissant devrait prendre, enfin, les commandes des Bleus, comme son ex-coéquipier aux Girondins et en sélection Bixente Lizarazu l’a expliqué sur TF1 :

« C’est le candidat naturel. Il l’a dit, il rêve de l’équipe de France. Maintenant, les choses sont claires, la suite logique, c’est Zinédine Zidane. Le poste qui lui plaît énormément, c’est celui de sélectionneur, donc pour moi, c’est la suite logique. »

File d’attente un peu trop longue ?

« J’en ai envie, je le serai, j’espère, un jour. J’ai envie de boucler la boucle avec l’équipe de France, clamait Zizou dans un entretien à L’Equipe en 2022. Si ça doit se faire, ça se fera, à ce moment-là ou pas. Quand je dis que j’ai envie de prendre un jour l’équipe de France, je l’assume. Aujourd’hui, une équipe est en place. Avec ses objectifs. Mais si l’opportunité se présente ensuite, alors je serai là. »

Trois ans plus tard, l’idole de tout un pays peut-elle avoir changé d’état d’esprit ? « Il a dit qu’il était intéressé, donc je ne le vois pas dire le contraire aujourd’hui alors que le poste vient de se libérer », martèle Rolland Courbis, qui a découvert le phénomène du côté des Girondins de Bordeaux.

Mais l’ancien coach du Real Madrid a-t-il pu être refroidi dans la façon dont Deschamps s’est accaparé le poste, le laissant pointer à France Travail pendant beaucoup trop longtemps, rejetant des offres ici et là pour entraîner des clubs comme le Bayern dans l’espoir de voir le siège de sélectionneur laissé libre par le maître des lieux ? Sans compter les sorties des dirigeants de la FFF, qui ne semblent pas plus presser que ça de mettre le 10 sur son nouveau trône, et les dix-huit mois à patienter, encore.

Un peu d’enthousiasme, s’il vous plaît

Heureusement pour la France, Noël Le Graët n’est plus le président de la 3F. Le Breton avait indigné tout un pays quand, sur RMC, avait osé se payer la tête de l’enfant du peuple. « Je ne l’aurais même pas pris au téléphone, assurait Le Graët après avoir prolongé Deschamps. Pour lui dire quoi ? « Bonjour Monsieur, ne vous inquiétez pas, cherchez un autre club, je viens de me mettre d’accord avec Didier » ? »

Son successeur, Philippe Diallo n’est pas allé aussi loin dans le crime de lèse-majesté, mais on ne ressent pas, chez lui une envie pressante de voir Zidane devenir sélectionneur : « Je n’entrerai pas dans ce débat, explique le président de la FFF dans L’Equipe ce mercredi. Didier a deux ans de contrat et, par respect pour lui, son staff et les joueurs, la question de sa succession ne se pose pas aujourd’hui. »

Avant de parler de Zidane, comme s’il avait ouvert juste avant l’interview une fiche Wikipédia pour découvrir l’héritage de la légende des Merengue. « J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football […]. J’ai vu qu’il avait eu des résultats de très grande qualité avec le Real Madrid, il a déjà remporté le plus beau des trophées, la Ligue des champions. Donc il a démontré là aussi l’étendue de son talent. » Deux Liga et trois Ligue des champions d’affilée avec le Real en tant qu’entraîneur, oui on peut effectivement parler de talent.

« Pas d’autre solution »

Pendant sa mandature, Didier Deschamps n’a cessé de répéter qu’il était sur la même longueur d’onde que « son président », et on voit mal un sélectionneur et le plus haut dirigeant de la FFF se regarder du coin de l’oeil pendant tout un mandat. Toujours là pour bien dégoûter Zidane de prendre le poste, Le Graët s’interroge d’ailleurs sur l’envie du Marseillais de prendre le poste : « Je ne sais pas trop si ça l’intéresse vraiment, je n’ai pas eu de contact avec lui, estime-t-il sur RMC Sports. C’est le métier de ceux qui sont en place. »

« Je ne vois pas une autre solution pour la Fédé, clame Courbis. D’ailleurs, je pense qu’il faut peut-être voir les choses différemment. C’est que s’il n’y avait pas Zizou derrière la porte comme solution, on pourrait réfléchir plusieurs fois. Mais là, du fait qu’il y ait cette solution derrière Didier, c’est plus facile pour le remplacer. S’il n’y avait pas la solution Zidane, vous me poseriez comme question qui va le remplacer. Mais là, il y a Zidane. »

Il y a aussi Thierry Henry, par exemple. Fort de sa médaille d’argent acquise aux Jeux olympiques avec les Espoirs tricolores, la légende d’Arsenal a retrouvé pas mal de crédit en France, après un échec à Monaco. Et, sans poste depuis les JO, il attend peut-être lui aussi un appel de la FFF pour prendre la succession de DD. On pourrait aussi évoquer les noms de Bruno Genesio, Christophe Galtier, Rudi Garcia ou Hervé Renard. Mais cela voudra dire que Zidane a refusé, ou qu’on ne lui a rien proposé, ce qui ressemblerait à un scandale d’Etat.