Démission de Lecornu : « Macron est-il toujours légitime ? » dans la rue
Sébastien Lecornu a démissionné de son poste de Premier ministre, suscitant surprise et écœurement dans la rue de Montpellier et quelques communes de sa métropole. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, début septembre, huit Français sur dix estimaient que la séquence politique actuelle était « un spectacle navrant ».
« Ah bon ? Il a démissionné ? Déjà ? » Quelques heures après la démission de Sébastien Lecornu de son poste de Premier ministre, la surprise dans les rues de Montpellier et dans certaines communes de sa métropole se mêle à l’écœurement, voire au mépris.
Début septembre, huit Français sur dix jugeaient la séquence politique actuelle comme « un spectacle navrant », selon un sondage Elabe pour BFMTV. Un mois plus tard, interroger les Français permet de constater que cette perception n’a pas changé. « Ils sont tous bons à mettre dans le même sac », s’agace Joëlle. Pour cette retraitée, il est « temps de tout mettre à plat. Refaire des élections législatives, mais pour quoi faire ? Pour se retrouver de nouveau sans majorité ? Lecornu a démissionné, maintenant Macron ferait bien d’en faire autant. »
« Le problème ne vient-il pas du président ? »
Au-delà du Premier ministre et du gouvernement, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la nécessité d’une démission du président de la République. « Dissoudre, ça a déjà été fait et on voit à quoi ça a mené », constate Nicolas. Casque de chantier sur la tête, il s’interroge à voix haute. « On en est toujours au même point, voire pire. Du coup, peut-être que la bonne question c’est de savoir si le problème ne vient pas du président. »
« Il est certain que se pose la question de sa légitimité aujourd’hui, s’interroge Philippe. Je n’ai rien contre lui, mais de toute évidence, il a beaucoup de mal à trouver une personnalité qui fasse consensus. Il ne semble plus correspondre à l’idée que la France se fait de son président. De là à demander sa destitution comme le demande Mélenchon, je me demande jusqu’à quel point ce serait constitutionnel. »
La question de la « manipulation »
« On ne peut pas rester comme ça sans gouvernement, abonde Saïd Atmani. Donc il va nommer un autre Premier ministre et puis encore un autre. C’est sans limite. Pour tenir jusqu’aux prochaines élections ? C’est ça le but ? Non, ce qu’il faut c’est qu’il démissionne lui aussi, sinon on restera dans ce cycle infernal. »
« Est-ce que tout ceci n’est pas voulu ? », s’interroge de son côté Hervé Morvan. Ce kiné-ostéopathe ne comprend pas la situation actuelle. « Pour moi, toutes ces démissions ne servent à rien. Peu importe qu’on soit de gauche ou de droite, il faut laisser aux gens le temps de faire leur preuve, sinon on n’avancera à rien. Si je fais pareil dans mon cabinet et que je dis au bout d’une semaine que finalement je m’en vais, je le fais couler. C’est pareil pour la France. Je ne comprends pas ce qu’il se passe actuellement, au point que je demande s’il n’y a pas une forme de manipulation dans tout cela… »

