France

Deep Climate : Après l’Amazonie, les aventuriers du changement climatique repartent… en Laponie

On les avait rencontrés mi-janvier, à Paris, alors qu’ils revenaient tout juste de quarante jours d’immersion dans la forêt amazonienne, côté Guyane française. L’explorateur franco-suisse Christian Clot et les 19 aventuriers non professionnels qui l’accompagnent prévenaient alors qu’ils n’étaient que de passage en France. Le temps de recharger les batteries et de repartir.

On y est. Avec un peu de retard, les « climatonautes » viennent de s’envoler pour la Laponie, au-delà du cercle polaire arctique, pour une nouvelle immersion de quarante jours, la deuxième des trois étapes de leur expédition scientifique intitulée Deep Climate.

Après les chaleurs humides, le froid polaire

Après les chaleurs humides et les pluies presque constantes de la forêt équatoriale, ils se confronteront cette fois aux rugueuses conditions des terres polaires finlandaises. Ils y progresseront en autonomie à ski, en tirant des traîneaux chargés de deux tonnes de matériel, sous des températures allant de – 10 à – 30 °C et dans un contexte de très forte variabilité météorologique.

Le tout pas tant pour le goût de l’effort que pour la science. C’est le fil rouge de Deep Climate : étudier la capacité de l’humain à s’adapter à des conditions extrêmes et changeantes comme celles auxquelles nous soumettra le changement climatique. Pour ce faire, Deep Climate ne fait pas les choses à moitié en soumettant les climatonautes à une quarantaine de protocoles scientifiques avant, pendant et après les immersions. Tout y passe, de la cognition humaine à la physiologie générale, en passant par l’étude des émotions, des interactions sociales, du microbiote.

« Etudier comment on se transforme face à des conditions changeantes »

C’est toute la force de Deep Climate, dixit Christian Clot : « On étudie très peu comment l’humain se transforme lorsqu’il est confronté à des conditions extrêmes et changeantes, racontait-il. Et quand on le fait, c’est souvent en laboratoire, une fois l’expérience passée, et sur des humains superentraînés. Des militaires, des astronautes… »

Après la Laponie, les climatonautes partiront une dernière fois, entre mai et juin prochains, en Arabie saoudite, dans l’un des déserts les plus chauds et arides du monde. Et de nouveau pour 40 jours de périple.