France

Débat sur le nucléaire : Plusieurs associations claquent la porte, dénonçant une « mascarade démocratique »

Elles sont au moins trois à boycotter. La fédération d’associations de l’environnement Adelpha, Greenpeace et le réseau Sortir du nucléaire ont annoncé que, cette fois, ils ne participeraient pas au débat public qui se tient, ce jeudi soir, à Lille, sur le projet de construction de réacteurs nucléaires EPR en France. Le gouvernement avait annoncé, il y a un an, son intention d’implanter les premiers EPR à Penly, en Seine-Maritime, puis à Gravelines, dans le Nord, à partir de 2035.

Depuis le 27 octobre, et jusqu’au 27 février, la Commission nationale du débat public (CNDP), organise et anime des réunions dans toute la France autour de questions liées à ces projets de construction. Le nucléaire reste, en effet, un sujet qui divise.

Un projet de loi déjà approuvé

En octobre, Michel Badré, ingénieur retraité et président de la CNDP, précisait l’enjeu de ce débat public, dans une interview à France 3 : « Le Président a affirmé cette volonté publiquement d’engager ce programme, mais pour le moment ça ne reste qu’une volonté. La décision finale reviendra au Parlement dans le vote d’une loi à l’été 2023. L’idée est que chacun puisse avoir un temps de parole pour recentrer la discussion sur l’utilité ou non de ce plan. »

Or, le projet de loi d’accélération du nucléaire en France, prévu cet été, a été avancé et le Sénat vient de l’approuver. Ce qui provoque la colère de certaines associations. « En plus, l’objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le mix électrique, pourtant voté par l’Assemblée nationale, est abrogé », dénonce Adelpha, dans un communique de presse.

Incident lors d’un débat public

C’est pourquoi, au moins trois assos hostiles au développement du nucléaire ont décidé de jeter l’éponge. « Ce débat public est une mascarade démocratique, dénonce Adelpha. Il s’agit d’un sabotage en règle par le gouvernement qui n’attend même pas la fin d’une démarche nationale, le débat public, qu’il a lui même instauré. »

En décembre, une réunion qui se tenait à Petit-Caux, en Seine-Maritime, avait été émaillée par un incident. Une porte-parole de l’association Greenpeace avait été prise à partie physiquement par des personnes lui reprochant ses prises de position publiques sur le sujet. Le président de la CNDP s’en était ému dans un courrier.