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Dans « Extraordinary », si tu n’as pas de superpouvoir à 18 ans, t’as raté ta vie

Une célébration jouissive de l’anti-super-héros ! Après Wedding Season, sa première production originale britannique, Disney+ dévoile ce mercredi Extraordinary, une comédie complètement déjantée dotée d’une sacrée bonne dose de cette forme d’humour si caractéristique des productions venues d’Outre-manche mêlant noirceur et absurde. À bien des égards, le pitch de cette série, contrairement à son titre, est assez familier. Extraordinary suit une bande d’amis dans la vingtaine, vivant en colocation dans l’Est de Londres, aux prises avec les débuts dans la vie d’adulte.

Extraordinary se déroule dans un univers parallèle où tout le monde se découvre un superpouvoir le jour de son 18e anniversaire. Tout le monde… sauf Jen (Màriéad Tyrers, que vous avez peut-être aperçue dans Belfast de Kenneth Branagh), qui, à 25 ans, attend toujours d’avoir le sien. C’est une bonne chose que la comédie imaginée par Emma Moran, la scénariste de Have I Got News For You, et les producteurs de Killing Eve soit une série originale Disney+, sinon ses similitudes avec Encanto, une autre histoire d’une jeune femme qui, contrairement à tout le monde qu’elle connaît, n’est pas dotée de pouvoirs, aurait pu faire sourciller.

Une antihéroïne à la « Fleabag »

Jen est coincée dans un job sans intérêt dans une boutique de location de costumes et une relation sans avenir avec Luke (Ned Portuous), jeune homme peu fiable qui a le don – sans doute très chouette, mais assez énervant – de voler. Heureusement, la jeune femme peut compter sur le soutien de ses colocataires, Carrie (la star de Poldark, Sofia Oxenham), sa meilleure amie, le petit copain de cette dernière, Kash (Bilal Hasna) et Jizzlord (Luke Rollason), un métamorphe piégé dans le corps d’un chat.

Carrie peut communiquer avec les morts, et utilise son don dans un cabinet d’avocats pour régler les successions de célébrités décédées. Son petit ami, Kash souhaite créer une ligue de justiciers pour protéger les citoyens londoniens.

Jen est une lointaine parente de Fleabag. Atrocement consciente d’elle-même, trop honnête et dotée d’un grand sens de l’autodérision, Jen n’a développé qu’un penchant certain pour l’alcool et un talent inné pour se mettre dans des situations aussi catastrophiques que drolatiques. « Parfois je me demande si je suis un peu raciste », balance-t-elle ainsi lors d’un entretien d’embauche dans lequel on lui demande de lister ses défauts et qualités.

Une succession de gags et punchlines hilarantes

Tout au long de la saison, Jen part en quête de son superpouvoir. Un homme qui peut « transformer n’importe quoi en PDF », un autre qui a « un cul qui imprime en 3D », ou encore une femme « aimant »… Certains verront dans Extraordinary une métaphore sur cette crise du passage à l’âge adulte ou un commentaire sur la façon dont le talent des gens est mal exploité…

Mais ce qu’il a d’assez extraordinaire dans Extraordinary, c’est surtout sa capacité à ne jamais se prendre au sérieux. Chaque épisode est une suite de gags absurdes, de situations grand-guignolesques, d’humour ironique, de punchlines tranchantes. Bref, un extraordinaire remède au blues de janvier.