Cyclone à Mayotte : « Où est l’armée ? Qu’est-ce qu’ils font ? », les élus mahorais ne voient pas l’aide arriver
Entre colère et incompréhension, plus de dix jours après le passage du cyclone Chido qui a ravagé Mayotte, des élus mahorais dénoncent « l’écart » entre les annonces de l’Etat et le manque criant d’aide sur le terrain. Certaines communes mahoraises n’ont toujours reçu aucune aide. « On voit que la mobilisation est là, mais ce n’est pas concret sur le terrain » déplore Sitirati Mroudjae, vice-présidente du CCAS de la commune de Dembeni, sur la Grande-Terre, l’île principale de l’archipel. Eau, denrées alimentaires, sa commune « n’en a pas vu la couleur », constate-t-elle, alors « on se débrouille comme on peut ».
« Une question de vie ou de mort »
Faute de quantités suffisantes, la commune choisit « à qui on donne, à qui on ne donne pas », et a fermé ses centres d’hébergement d’urgence « car on n’a pas de quoi donner à manger aux familles », se désole-t-elle. « Je ne comprends pas comment, près de dix jours après le cyclone, l’aide ne soit toujours pas là », lâche l’élue, pour qui c’est « une question de vie ou de mort ». Selon les autorités lundi, 390.000 litres d’eau et 65 tonnes de nourriture ont déjà été distribués à la population.
« On a beaucoup, beaucoup de mal à avoir des aides sur le terrain » constate à son tour Saïd Salim, président de l’Union départementale des CCAS de Mayotte, qui voit un « effet de communication pour dire « on maîtrise » mais sur le terrain, il y a un écart. » « Où est l’armée ? Qu’est-ce qu’ils font ? », s’indigne encore Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis de la Réunion et ancienne ministre des Outre-mer.
Lors de la passation de pouvoir, le nouveau ministre des Outre-mer, Manuel Valls a affirmé que « l’Etat est en train [de] répondre » aux difficultés rencontrées par Mayotte. « C’est long, difficile, complexe, mais l’engagement du président de la République et du premier ministre est clair : c’est l’engagement de la nation pour reconstruire Mayotte mieux et différemment, pour que les Mahorais se sentent vraiment entourés par le pays tout entier », a-t-il déclaré.