« Culte » est la meilleure série de l’année 2024
Tic-tac-tic-tac… Plus qu’une poignée de jours avant de faire ses adieux à 2024. Avant d’entamer 2025 avec optimisme et enthousiasme (ça ne coûte rien d’essayer), il est grand temps de dévoiler le classement des meilleures séries de l’année écoulée, selon le service Culture de 20 Minutes.
Et la grande gagnante est la série Culte, mise en ligne en octobre dernier sur Prime Video. Cette fiction retraçant l’arrivée de « Loft Story » en France a largement été plébiscitée par nos journalistes, notamment pour les prestations de haut vol de ses acteurs.
Une autre série française nous a séduits, il s’agit de La Fièvre, sur une France au bord de la guerre civile. Des productions étrangères viennent ensuite compléter le top 5 : Disclaimer, La Mesias et Fallout. Des pépites qu’il est toujours possible de rattraper lors des congés de fin d’année, entre deux crises de foie.
« Culte » sur Prime Video
Au fil de ses 6 épisodes, Culte nous offre un petit voyage dans le temps, à l’époque des balbutiements de la téléréalité en France, lors de l’apparition de « Loft Story », il y a vingt ans. « J’ai adoré sa manière de retranscrire avec intensité la folie de l’époque, explique notre journaliste Victoria Berne. La série illustre parfaitement l’audace de ces jeunes producteurs pour se faire une place à la télévision. »
Culte dévoile les coulisses de cette émission aussi décriée qu’adulée, les coups bas de ses producteurs, les rivalités des grands patrons de télé mais aussi la vulnérabilité des premiers « lofteurs », jetés en pâture sous le feu des projecteurs. « On comprend mieux pourquoi Loana a vécu une période difficile depuis la fin de l’émission. De quoi faire réfléchir sur le sort des autres candidats de télé-réalité qui devraient ralentir le pas sur les tournages, pour leur santé mentale. Et l’importance pour les productions de mettre en place de vraies cellules psy à la sortie des tournages », estime notre journaliste Fiona Bonassin.
Il faut aussi souligner les prestations remarquables des acteurs de cette mini-série, en particulier Anaïde Rozam dans le rôle d’Isabelle (un personnage inspiré de la productrice Alexia Laroche-Joubert) et Marie Colomb, troublante dans celui de Loana.
« La Fièvre » sur Canal+
Comment le bad buzz d’une star d’un club de foot peut-il menacer la stabilité d’un pays ? C’est tout l’enjeu de cette série captivante créée par Éric Benzekri (Baron noir). C’est aussi l’affrontement de deux femmes : d’un côté Sam Berger (jouée par Nina Meurisse), spécialisée dans la communication politique de crise, prête à perdre la raison pour empêcher le cataclysme majeur qui menace la France. De l’autre, Marie Kinsky (Ana Girardot), star du stand-up d’extrême droite, qui ne rêve que d’enflammer l’hexagone.
Pour Claire Frayssinet, rédactrice en chef adjointe, La Fièvre « devrait presque être projetée dans les établissements scolaires dans des cours d’éducation aux médias. Même s’il y a parfois un côté un peu caricatural, cette série permet de comprendre les ressorts de la manipulation de l’opinion publique, notamment sur les réseaux sociaux. C’est intelligent, bien écrit, et c’est un sujet on ne peut plus d’actualité qui donne forcément encore à réfléchir quand on a éteint sa télé. Assez drôle d’ailleurs que ce soit une chaîne détenue par le groupe Vivendi (propriété de Vincent Bolloré) qui se prête à cet exercice scénaristique ».
« Disclaimer » sur Apple TV+
C’est une série bouleversante que signe Alfonso Cuarón (Gravity), sous la forme d’un long film découpé en 7 chapitres. Episode après épisode, on assiste à l’effondrement de la vie de Catherine Ravenscroft, une documentariste britannique de renom, victime d’un passé qui lui explose à la figure.
« Disclaimer est un drame déguisé en thriller qui nous offre matière à réflexion sur les histoires qu’on se/nous raconte. Le casting est quatre étoiles – Cate Blanchett, formidable dans le rôle principal », loue notre journaliste Fabien Randanne.
Derrière les trajectoires de ses personnages désœuvrés, pathétiques ou cruels, le réalisateur livre aussi un récit émouvant sur le deuil et la douleur, sur les drames qui fracassent la vie et la résilience.
« La Mesias » sur Arte
« La Mesias est une série dense, intrigante, parfois hallucinée, qui parle de traumas d’enfance et de dérives sectaires sans surligner son propos », souligne Fabien Randanne. Disponibles sur Arte.tv, les sept épisodes denses et captivants de cette série doublement primée à Séries Mania 2024, se déroulent sur trois décennies, des années 1990 aux années 2010. Au cœur de l’intrigue, l’histoire d’une fratrie, Enric et sa sœur Irene, broyés par leur mère et une enfance sous emprise.
Pour Claire Frayssinet, « cette série espagnole est une excellente surprise. Elle balade le spectateur dans une atmosphère un peu poisseuse, qui peut parfois mettre mal à l’aise, avec des incursions dans l’univers fantastique. Et en même temps, elle nous offre des moments de profonde humanité, avec des personnages abîmés par la vie qui tentent avec plus ou moins de succès, de trouver un sens à leur existence ».
« Fallout » sur Prime Video
Transposer un univers de jeu vidéo post-apocalyptique en série après le triomphe de The Last of Us ? Le défi était de taille. Fallout, série en 8 épisodes, s’en sort mieux que bien en s’appuyant sur deux valeurs sûres : les décors et les personnages. « Le monde de Fallout est parfaitement rendu : que ce soit les bunkers où une partie de l’humanité s’est cachée et a développé une société deux fois centenaire proto-fasciste, et à l’extérieur dans le monde baroque de la catastrophe nucléaire. Ensuite, les créateurs de la série ont eu l’excellente idée de suivre trois personnages principaux plutôt qu’un pour nous faire découvrir l’univers surréaliste de Fallout », note Benjamin Chapon, rédacteur en chef adjoint.
Cette transposition du jeu vidéo en série par Jonathan Nolan et Lisa Joy a également conquis notre journaliste Olivier Mimran : « Ils ont parfaitement su restituer l’essence de la franchise vidéoludique tout en élargissant son univers et en introduisant de nouveaux personnages. Ça permet à la série de davantage se focaliser sur les conflits internes de ses protagonistes, tous très attachants, que sur les scènes d’action, rares mais spectaculaires. »
Le reste du top 10 :
Parmi les très bonnes séries de l’année 2024, le service Culture a retenu la 4e saison de Slow Horses (Apple TV+), Dark Matter (Syfy), la saison 2 de Shrinking (Apple TV+), la 5e saison de Fargo (FX) et Becoming Karl Lagerfeld (Disney+).