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Culte : 2Be3, « Partir un jour », retour de la hype en tube

Le 13 mai, Juliette Armanet a présenté une version dépouillée de la chanson Partir un jour lors du Festival de Cannes. La série Culte : 2Be3, disponible sur Prime Video, raconte de manière romancée la création du tube sorti en 1996, qui s’est vendu à 450.000 exemplaires.


Le 13 mai, lors de l’inauguration du dernier Festival de Cannes, Juliette Armanet a présenté une version épurée de la chanson *Partir un jour*, qui titre le film dans lequel elle débute en tant qu’actrice. La série *Culte : 2Be3*, disponible sur Prime Video, raconte de manière romancée l’histoire de ce tube, initialement sorti en 1996. Ce single s’est vendu à 450 000 exemplaires, propulsant le boys band au sommet des charts.

*20 Minutes* s’intéresse à la véritable histoire derrière ce succès, que son compositeur, Laurent Marimbert, attribue à une « alchimie entre un texte, une musique, des interprètes et l’air du temps ».

« J’avais monté un studio d’enregistrement avec un ingénieur du son, Nicolas Varak, qui revenait d’Angleterre. Il connaissait cette culture et ce son pop, reminiscent des productions de Stock Aitken Waterman qui travaillaient avec des artistes comme Kylie Minogue à l’époque. Nous avons présenté l’une de nos premières productions à une maison de disques, sans succès. Cependant, le directeur artistique nous a dit : « On a un boys band et on cherche des chansons pour eux », » se remémore Laurent Marimbert.

Ce directeur artistique est Laurent Manganas, qui vient de signer les 2Be3 chez EMI. « Trois jours plus tard, je lui ai apporté ce qui allait devenir les trois premiers singles originaux des 2Be3 », poursuit le compositeur. Ces trois morceaux serviront pour les titres *Partir un jour*, *Donne* et *2Be3*.

Les paroles sont signées Pénélope Marcelin. « Laurent Manganas m’a appelé quelques jours plus tard pour me dire : « J’ai un début de texte ». Il me l’a fait lire, qui n’était pas tout à fait la version définitive, mais pas loin. Il y avait déjà le refrain et toute la structure de la chanson », se souvient le compositeur.

Ce dernier essaie de chanter les paroles sur la musique qu’il a composée : « Quand on reçoit un texte, le premier réflexe d’un compositeur, c’est de chanter les mots pour voir si ça sonne bien, si le nombre de pieds est respecté, pour vérifier si ça colle. »

Le verdict ? « Je me suis dit : « Oui, ça sonne bien, c’est pas mal ». J’aimais bien la double lecture dans le texte. À l’époque, personne n’y prêtait attention. Je remercie Juliette Armanet d’avoir réalisé une version très différente de cette chanson. Beaucoup de personnes se sont rendu compte qu’au-delà de ce texte qui paraît un peu « facile », il évoquait aussi une certaine nostalgie, des choses plus profondes. »

Si le disque remporte un grand succès auprès du public, « à l’époque des 2Be3, ce n’était pas tellement considéré », souligne Laurent Marimbert. *Partir un jour* bénéficie d’une forme de réhabilitation grâce aux reprises de Philippe Katerine en 2010 et de Juliette Armanet en 2025. « Ces interprètes sont plus respectés par une certaine critique musicale. Cela nous permet donc d’avoir un autre regard sur ce texte et cette musique », se réjouit Laurent Marimbert, qui se dit « aussi heureux d’avoir travaillé avec les 2Be3 qu’avec Daniel Darc ou Christophe ».

« Les 2Be3 ont beaucoup travaillé. Ils ont été applaudi, puis, entre guillemets, on leur a craché dessus deux ou trois ans plus tard. C’était d’une extrême violence », estime Laurent Marimbert, qui garde « d’excellents souvenirs » des sessions d’enregistrements avec le trio originaire de Longjumeau. Il ajoute : « Nous sommes toujours très contents de nous revoir et nous n’avons jamais perdu contact. »

La créatrice de la série *Culte : 2Be3*, Yaël Langmann, a contacté Laurent Marimbert pour produire les chansons entendues dans la série. « J’ai eu le plaisir de travailler sur de nouvelles versions de ces chansons trente ans après », exprime-t-il avec joie.

Toute l’équipe créative des années 1990 s’est réunie grâce à la série : « Franck et Adèle n’ont pas changé. Ils sont venus avec leurs amis de l’époque à Longjumeau, que je voyais déjà traîner au studio il y a trente ans. »

Pour conclure, il déclare : « Je suis heureux que cette série réhabilite le travail de ces trois garçons, même s’il est important de se rappeler que c’est une fiction. Mais la quantité de travail qu’ils ont réalisé à l’époque, ça, ce n’est pas une fiction. »