Cryptomonnaies : Un homme suspecté d’être le commanditaire des enlèvements interpellé au Maroc

Ce mardi, les autorités marocaines ont interpellé Badiss Mohammed Bajjou, 24 ans, au nord du pays, à la demande de la justice française, indique le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, confirmant une information du Parisien. L’arrestation de ce Franco-marocain, l’un des dix individus les plus recherchés de France, s’inscrit dans une enquête tentaculaire sur une série d’enlèvements ultra-violents contre rançon, survenus depuis plusieurs mois dans le milieu très lucratif de la cryptomonnaie.
Originaire du Chesnay (Yvelines), Baddis Mohammed Bajjou est visé par plusieurs mandats d’arrêt internationaux pour extorsion, enlèvement et séquestration en bande organisée. Dès juillet 2023, il est soupçonné d’avoir orchestré depuis le Maroc le rapt d’une femme à Élancourt pour faire pression sur son fils.
Les enlèvements de personnalité crypto, phénomène en hausse
Depuis fin 2024, les rapts visant des figures de la cryptosphère se sont multipliés. Bajjou est aujourd’hui soupçonné d’avoir commandité l’enlèvement particulièrement brutal de David Balland, cofondateur de Ledger, société de pointe en cybersécurité crypto. Si son implication directe n’est pas encore établie dans les derniers dossiers, les enquêteurs décrivent des liens solides entre les différentes affaires : mêmes méthodes, mêmes commanditaires tapis au Maroc, et une main-d’œuvre recrutée en ligne, jeune, interchangeable et peu coûteuse.
Le 26 mai dernier, la brigade de répression du banditisme de Paris a déjoué in extremis un double enlèvement visant un entrepreneur du Bitcoin et son épouse près de Nantes. Une trentaine d’interpellations ont déjà eu lieu dans cette vague d’enlèvements qui inquiète sérieusement les autorités et les acteurs du secteur crypto. Une réunion ministérielle a même été organisée pour faire face à ce phénomène en plein essor.
Mais la procédure judiciaire s’annonce complexe. Badiss Mohammed Bajjou, qui aurait acquis la nationalité marocaine durant son exil, pourrait échapper à une extradition, le Maroc ne livrant pas ses ressortissants. La France espère néanmoins une coopération judiciaire qui permettrait de le juger sur place. Avant de devenir le cerveau présumé d’un réseau de « cryptorapts », Badiss Mohammed Bajjou serait passé par le narcotrafic.

