France

Crise diplomatique avec l’Algérie : Retailleau appelle à « tourner la page »

Bruno Retailleau souhaite « normaliser notre relation diplomatique avec l’Algérie ». Le ministre de l’Intérieur estime que « le moment est venu de tourner la page », dans une interview à l’Express et de « dépassionner » les échanges.

Il faut « faire en sorte qu’on entre enfin dans une relation d’égal à égal, sans arrière-pensée, dépourvue de cette idée d’un droit de tirage perpétuel sur la mémoire pour reprocher à la France les événements passés », a-t-il indiqué. Le ministre a néanmoins répété son souhait de revoir les accords franco-algériens de 1968, qu’il estime « datés et déséquilibrés ».

« Retrouver un regard équilibré sur la période coloniale »

Cet accord bilatéral crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi. Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d’immigration.

Les relations souvent en dents de scie entre la France et l’Algérie se sont détériorées depuis l’été dernier avec l’annonce de l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental. Plusieurs dossiers ont ensuite continué d’assombrir les relations bilatérales, dont l’incarcération depuis la mi-novembre en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.

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« Nous avons proposé un récit culpabilisant, la repentance, qui a fini par atteindre cette fierté française. […] Nous devons retrouver un regard équilibré sur la période coloniale. La colonisation, c’est bien sûr des pages sombres qu’il faut dénoncer, et nous l’avons fait. Il y a eu aussi, je le dis, des apports et des liens qui se sont créés », estime-t-il.