France

Crise bancaire : Le système européen est « résilient », avec des « niveaux solides » de liquidités, rassure la BCE

Surtout ne pas céder à la panique. Dans un communiqué commun avec le Mécanisme européen de résolution bancaire (SRB) et l’Autorité bancaire européenne (EBA) publié lundi, la Banque centrale européenne a tenu à assurer que « le secteur bancaire européen est résilient, avec de solides niveaux de capitaux et de liquidités ». Ces déclarations interviennent au lendemain de l’annonce du rachat en urgence de Crédit Suisse par UBS, accueilli avec scepticisme par les marchés.

L’institution s’est « félicitée de l’ensemble des mesures prises par les autorités suisses afin d’assurer la stabilité financière », après l’annonce dimanche du rachat de Crédit Suisse par sa rivale UBS. Elle a toutefois discrètement critiqué la décision de la Suisse de privilégier les actionnaires par rapport aux détenteurs d’obligations à risque dites Additionnal Tier 1.

Les bourses européennes dans le rouge ce matin

En zone euro, les détenteurs d’actions « seraient les premiers à absorber les pertes et ce n’est qu’après leur pleine utilisation que les Additionnal Tier 1 seraient lésés », a assuré la BCE. « Cette approche a été appliquée de manière cohérente dans le passé et continuera d’orienter les actions de surveillance bancaire de la SRB et de la BCE dans les interventions de crise », a-t-elle ajouté. « Les Additional Tier 1 sont et resteront une composante essentielle de la structure des banques européennes », a martelé la BCE.

A l’issue d’intenses tractations, UBS a consenti dimanche à racheter pour une bouchée de pain son rival en difficulté Crédit Suisse, avec d’importantes garanties du gouvernement de Berne et de liquidités de la BNS, la banque centrale du pays.

Mais ce rachat a fait plonger les titres des actions bancaires lundi matin sur les Bourses européennes, les investisseurs craignant une déstabilisation du système bancaire.

L’opération va en effet faire perdre 16 milliards de francs suisses à des détenteurs d’obligations à risque dites Additionnal Tier 1, sur lesquels les autorités suisses ont décidé de faire porter une partie du fardeau financier de l’opération. Une décision extraordinaire alors que les détenteurs de ces titres arrivent normalement avant les actionnaires dans l’ordre de priorité de remboursement en cas de faillite.