France

Crise à Madagascar : l’armée prend le pouvoir, président destitué.

L’unité militaire qui s’est ralliée au mouvement de contestation a annoncé mardi « prendre le pouvoir » à Antananarivo, après le vote par l’Assemblée nationale qui a destitué le président Andry Rajoelina. Au total, 130 des 163 députés, soit plus de la majorité des deux tiers requise, ont voté mardi en faveur de la destitution d’Andry Rajoelina.


Nouvelle situation à Madagascar. L’unité militaire qui a rejoint le mouvement de contestation du président Andry Rajoelina a déclaré mardi vouloir « prendre le pouvoir » lors d’un discours à Antananarivo, juste après que l’Assemblée nationale a voté la destitution du chef de l’État, que des rumeurs disent en fuite.

« On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute cour constitutionnelle. L’Assemblée nationale, on la laisse continuer à travailler », a déclaré le colonel Michael Randrianirina devant le palais présidentiel, situé au centre de la capitale malgache.

Contreversé dans la rue et reclus dans un endroit inconnu, Andry Rajoelina, qui avait dissous un peu plus tôt mardi l’Assemblée, a qualifié durant le vote le processus de destitution de « réunion […] dépourvue de toute base légale ». Selon la radio française RFI, il a été exfiltré par un avion militaire français dimanche. Il avait accédé au pouvoir pour la première fois en 2009, désigné par les militaires après un soulèvement populaire.

Un « gouvernement civil » a été annoncé. « On va mettre en place un comité composé d’officiers venant de l’armée, de la gendarmerie, de la police nationale. Peut-être qu’il y aura des hauts conseillers civils là-dedans. C’est ce comité qui va assurer le travail de la présidence. En même temps, après quelques jours, on va mettre en place un gouvernement civil », a assuré le colonel Randrianirina, à la tête de la Capsat.

Cette unité militaire, qui avait joué un rôle clé dans le coup d’État de 2009, a inversé le rapport de force en se joignant samedi aux manifestations qui ont débuté le 25 septembre. Ses officiers ont appelé les forces de sécurité à « refuser de tirer » sur les manifestants, avant de rejoindre ces derniers dans le centre de la capitale.

Au total, 130 des 163 députés, soit plus de la majorité des deux tiers requise, ont voté mardi en faveur de la destitution d’Andry Rajoelina. Cette décision aurait normalement dû être validée par la Haute cour constitutionnelle, dont la dissolution a finalement été annoncée mardi par le colonel Randrianirina.