France

Crise à la LFP : Al Khelaïfi en « tyran », Textor le « cow-boy », la folle vidéo de la réunion des présidents de L1

Au cœur d’une embrouille entre présidents de Ligue 1, comme si vous y étiez. Nul ne sait si Complément d’enquête proposera une version réalité virtuelle de l’incroyable vidéo au cœur des négociations pour les droits TV du championnat, diffusée ce mercredi, mais l’émission devrait y songer. Car la séquence, que s’est également procurée le quotidien L’Equipe, est absolument lunaire.

Personnages principaux : Nasser Al-Khelaïfi, Jean Pierre Caillot, John Textor, Joseph Oughourlian et Vincent Labrune.

Contexte : négociation des droits TV pour la période 2024-29 et étude de la solution à deux chaînes DAZN-beIN Sports (celle qui sera choisie à terme).

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Le président de Reims, qui est aussi celui du collège de présidents, mène les débats. Vincent Labrune intervient en préambule pour remercier Nasser Al-Khelaïfi – le représentant de beIN, pas le patron du PSG, il faut distinguer les deux casquettes, c’est important – de compléter la proposition à 400 millions d’euros de DAZN. On ne crache pas sur un supplément de 100 millions par les temps qui courent.

« Je tiens déjà à dire merci à beIN Sports et à Nasser Al-Khelaïfi. Ils n’étaient obligés de rien, et ils le font encore, de venir au soutien du football français comme ils l’ont fait depuis qu’ils sont arrivés en France. »

Oughourlian défie Al-Khelaïfi, Textor traité de « cow-boy »

Autour de la table, tous ne partagent pas l’enthousiasme du président de la LFP, à commencer par Joseph Oughourlian (RC Lens) et John Textor (Olympique Lyonnais). Le premier, initialement opposé à la solution DAZN dans laquelle il voyait un cheval de Troie à la Mediapro, s’interroge sur la nécessité de donner un match à beIN plutôt que de le laisser le dernier à DAZN afin de regrouper toute l’offre Ligue 1.

Mais le dirigeant lensois a à peine le temps de s’exprimer que NAK reprend la parole. Il est, avec Caillot, celui qu’on entend le plus. Toujours dans le rapport de force. « Peut-être que vous avez un problème avec beIN ou Canal, ou de business, moi je m’en fous de quelle chaîne, le plus important c’est le club. […] Je te promets, c’est la dernière fois que je parle des droits TV, jamais de ma vie, fini. […] J’ai vingt-cinq ans d’expérience, je n’ai jamais vu ça. »

Oughourlian, également inquiet du possible conflit d’intérêts entre beIN et le PSG, ne se décompose pas et réplique : « Nasser, je pense que tu devrais respecter les autres présidents. […] Il faut que tu comprennes un concept qui visiblement vous échappe chez beIN, ou au PSG, ou aux deux, qui s’appelle le conflit d’intérêts. Tu intimides tout le monde. » Bientôt soutenu par John Textor, qui force pour retirer le protagonisme de la réunion à Al-Khelaïfi : « si nous manquons de temps, peut-être qu’un autre président que Nasser devrait parler. Nasser, tu es un tyran. » C’est là que le clash dérape sur le terrain du cliché.

« John, arrête de parler, tu ne comprends rien. Tu viens de je ne sais où, cow-boy. Jean-Pierre, je sors de cette réunion, parce que lui, il m’a fâché. »

La prophétie de Marc Keller

Passé les disputes de bac à sable, une remarque prophétique de Marc Keller s’élève parmi les autres voix de présidents. Elle concerne le prix de l’abonnement de DAZN, selon lui « impossible à atteindre ». « Je ne vois pas les gens, nos consommateurs, nos supporters dans les villes acheter des abonnements à ce prix-là. » La suite des événements donnera raison au président de Strasbourg. Très loin de l’objectif du million et demi d’abonnés, la plateforme de streaming refuse désormais de payer une partie de ses mensualités aux clubs français, et la LFP a dû activer son fonds de réserve pour sauver les meubles.