Crash à Washington : Les enquêteurs relèvent une « divergence » dans les données d’altitude

Que s’est-il réellement passé dans les dernières secondes avant la tragédie aérienne près de Washington ? Les enquêteurs de la NTSB tentent d’éclaircir les circonstances de la collision mortelle entre un hélicoptère militaire Sikorsky Black Hawk et un avion de ligne American Airlines Bombardier CRJ700, qui a fait 67 morts fin janvier.
Lors d’une conférence de presse vendredi, Jennifer Homendy, directrice de l’Agence américaine de sécurité des transports (NTSB), a révélé une « divergence » d’altitude signalée par les pilotes de l’hélicoptère. Alors que le pilote annonçait voler à 300 pieds, son instructeur indiquait 400 pieds. « Aucun des pilotes n’a fait de commentaire à propos de la divergence d’altitude », a-t-elle relevé.
Analyse des enregistreurs de bord
L’analyse des enregistreurs de bord a permis de situer l’hélicoptère à 278 pieds au moment de la collision. Mais Jennifer Homendy a mis en garde : « Cela ne signifie pas que c’est ce que l’équipage du Black Hawk voyait sur les altimètres barométriques dans le cockpit. Nous constatons des informations conflictuelles dans les données. »
Par ailleurs, des problèmes de communication avec la tour de contrôle ont été identifiés. Un enregistrement des conversations de l’ATC révèle que l’hélicoptère aurait dû « passer derrière le CRJ », une instruction qui ne figure pas sur l’enregistreur vocal du Black Hawk. « « Passe derrière le… » a été transmis par l’ATC. Cela n’a pas été entendu sur l’enregistreur vocal du Black Hawk », a insisté Jennifer Homendy.
Anomalies techniques et communicationnelles
Autre élément troublant : l’hélicoptère n’entendait que les communications émises par la tour de contrôle, et non celles des autres appareils. « Donc, seulement la moitié des conversations », a-t-elle précisé. L’enquête se poursuit avec un travail approfondi sur la visibilité. « Nous pensons […] que l’équipage de l’hélicoptère portait des lunettes de vision nocturne probablement pendant tout le vol », a indiqué Jennifer Homendy.
Notre dossier sur les Etats-Unis
Si la récupération des éléments matériels est terminée, la NTSB analyse désormais en profondeur ces multiples anomalies techniques et communicationnelles pour comprendre comment une telle tragédie a pu se produire.