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Covid-19 : Les tests de dépistage se vendent-ils encore ?

La semaine du 15 au 21 septembre, le taux d’incidence des cas de Covid-19 était estimé à 48 cas pour 100.000 habitants, contre 38 cas la semaine précédente selon le réseau Sentinelles. Les tests antigéniques ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie depuis le 1er mars 2025.


Le mois de septembre marque la rentrée des classes, le retour aux activités sportives, théâtrales ou musicales, ainsi que la réduction progressive de la lumière du jour. C’est aussi le moment où ressort l’inconfortable pilou pilou, et où le Covid refait surface. Depuis le début de la pandémie en 2020, chaque rentrée a été marquée par une recrudescence de ce virus redouté. La saison 2025 ne semble pas déroger à la règle. Cependant, avec les années, la peur envers ce qu’on appelait autrefois le coronavirus a diminué. Les pénuries de masques, de vaccins, de gel hydroalcoolique ou de tests de dépistage appartiennent désormais au passé. Malgré cela, le Covid-19 reste présent. En ce début d’automne, il fait même son retour avec un nouveau variant : le variant Frankenstein.

En France, bien que la reprise épidémique se montre modérée, elle connaît une accélération. Durant la semaine du 15 au 21 septembre, le taux d’incidence du Covid-19 était évalué à 48 cas pour 100 000 habitants, comparé à 38 cas la semaine précédente, selon le réseau Sentinelles. Ce taux a probablement augmenté depuis, selon les constatations des pharmaciens. « Il y a une véritable recrudescence, on le remarque, surtout depuis une semaine », affirme Fabienne, préparatrice en pharmacie à Rennes.

Il n’est pas surprenant que la Bretagne ait présenté le taux d’incidence le plus élevé en France il y a dix jours. Dans ce contexte, la demande en autotests augmente. Dans certaines pharmacies, des ruptures de stock temporaires se signalent. « D’habitude, je commande ceux fabriqués en France. Mais là, ils n’en avaient plus. Je suis passée par un autre fournisseur », explique Fabienne. Un constat similaire est fait à quelques centaines de mètres plus loin. « Il m’en reste une quinzaine, mais c’est vrai que ça part plus vite. On a des gens malades ou des gens qui connaissent quelqu’un qui a le Covid. »

Dans certaines officines, on commence à manquer de tests face à une demande en hausse. « On a de plus en plus de personnes qui viennent parce qu’ils ont un collègue ou une copine qui a eu le Covid. Ils souhaitent se faire tester car ils présentent quelques symptômes », assure Amélie, préparatrice à Rennes. Mardi après-midi, elle ne disposait plus de tests à vendre, ni de masques, et a dû passer une commande en urgence.

La pharmacie d’Amélie propose des tests antigéniques, sans rendez-vous, facturés 16,50 euros. Toutefois, ces tests ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie depuis le 1er mars 2025. Faut-il alors encore se faire tester en cas de doute ? « Les tests antigéniques, on n’en fait quasiment plus. On conseille plutôt aux gens de faire un autotest, car cela leur coûte moins cher (entre 3 et 4 euros). On accueille seulement les personnes qui ne se sentent pas capables de le faire seules. »

En septembre, la pharmacie d’Amélie n’a réalisé que quatre tests antigéniques, tous la semaine dernière. « Il y a beaucoup de gens malades, qui toussent, qui ont des rhumes, donc il est difficile de faire la différence entre un Covid, un rhume ou une grippe », précise-t-elle. En revanche, il est déconseillé d’utiliser des vieux tests achetés pendant la pandémie, car ils sont périmés et peuvent être jetés.

Actuellement, le dépistage n’est plus obligatoire, de même que l’isolement. Chacun est libre de suivre ou non ces recommandations. Les professionnels de santé estiment qu’il serait judicieux de rétablir les gestes barrières pour limiter la propagation des virus. La décision de se tester revient à chacun. « Nous avons des personnes malades qui viennent sans masque pour acheter un test. On constate que les gens ont perdu ce réflexe », déplore Fabienne.

La pharmacienne conseille aux personnes malades de porter un masque « lorsqu’il y a du monde autour » et de bien se laver ou désinfecter les mains régulièrement, afin de protéger les personnes âgées et fragiles. Elle recommande aussi d’éviter les grands rassemblements entre amis ou en famille si l’on est malade. C’est du bon sens. « En général, le Covid ne fait plus peur, sauf aux personnes fragiles. Elles commencent à nous demander quand débutera la vaccination », constate Amélie, qui annonce que la campagne de vaccination commencera le 14 octobre.