Coupe du monde : L’édition 2030 aura bien lieu sur trois continents, celle de 2034 en Arabie saoudite
Le suspense était éventé depuis un moment, pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait pas d’autre option sur la table. Malgré les critiques sur l’environnement et les droits humains, la Fifa a décidé ce mercredi d’attribuer la Coupe du monde 2030 au trio Espagne-Portugal-Maroc, avec trois matchs disputés en Amérique du Sud, et l’édition 2034 à l’Arabie saoudite.
Les 211 fédérations membres ont entériné cette double désignation par un vote unique, lors d’un Congrès virtuel tenu dans l’après-midi. Le « Mondial du centenaire », en 2030, doit unir six pays, un montage inédit depuis la première édition de la compétition en 1930, concentrée dans trois stades de Montevideo, avec 13 sélections engagées. Tout a bien changé depuis, jusqu’à l’augmentation du nombre de participants à 48, à partir de 2026.
Pluie de critiques
Après trois rencontres en Uruguay, Argentine et au Paraguay, prévues les 8 et 9 juin 2030, dans la fraîcheur de l’hiver austral, les six équipes concernées et leurs supporters traverseront l’Atlantique pour les 101 autres matchs, du 13 juin au 21 juillet. Avec 11 des 20 stades proposés, l’Espagne devrait en être l’hôte principal. Le Maroc deviendra de son côté le deuxième pays du continent africain à l’accueillir, après l’Afrique du Sud en 2010.
Invoquant le principe de rotation continentale, la Fifa avait limité aux confédérations asiatique et océanique son appel à candidatures pour l’édition 2034, menée tambour battant en un petit mois à l’automne 2023. Et l’Arabie saoudite s’est retrouvée seule candidate après le renoncement de l’Australie et de l’Indonésie.
Le royaume ultraconservateur, lancé dans une stratégie de diversification économique et d’amélioration de son image, ne dispose pour l’heure que de deux des 14 stades d’au moins 40.000 places requis. Au-delà du défi logistique, l’été brûlant pourrait imposer un déplacement de la compétition en hiver ou en fin d’automne, comme lors du Mondial 2022 au Qatar.
« Un hôte au bilan épouvantable en termes de droits humains »
Surtout, la formule tricontinentale de 2030 combinée à la désignation programmée de l’Arabie Saoudite ont été accueillies par un concert de critiques. « Si la Coupe du monde est devenue si lourde dans sa conception que la Fifa n’a d’autre choix qu’entre l’Arabie saoudite et l’organisation d’un tournoi dans six pays, alors le modèle doit être reconsidéré », a ainsi estimé l’association Football Supporters Europe (FSE).
Pour 2030, FSE déplore « les déplacements aériens inutiles » des équipes, médias et supporters, à l’encontre des engagements environnementaux de l’organisation. Mais c’est surtout le « tapis rouge déroulé pour 2034 à un hôte au bilan épouvantable en termes de droits humains » que relève l’organisation de supporters, alors que les ONG pointent plusieurs risques, notamment l’exploitation des travailleurs migrants.
Ce Mondial en Arabie saoudite « met des vies en danger et révèle la vacuité des engagements de la Fifa en matière de droits humains », ont estimé des ONG et représentants des supporters dans un texte commun publié dès l’annonce officielle de la désignation.